Le geste et la représentation de l'univers : étude sur la signification et la portée du geste dans la communication inter-individuelle, la constitution du tissu social, l'interprétation du monde et l'écriture poétique
Institution:
Lyon 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Gestures are a means of communication much favoured by comedians, orators and political or historical figures. They help to convey, personalise and sometimes contradit the semantic content of a message. Even when no word is uttered, a person's presence at a given place or time is highly significant in so far as others may give it a certain meaning. Gesture signs are not merely transfers of language signs into another register but they are inter-reacting with them, in close compliance with a previouslyn determined social context. The "dialectal" context thus created can only be acquired gradually and through close contacts. Both ancient times and the middle ages have evolved a genuine system of coded gestures whose norms tend to become perennial so as illustrate a self-prochaimed "perfect" society well exemplified in the one of courtiers. There, meaning is carried by outward appearance, or rather deception as denounced by moralists. Such an attitude illustrated by comedians, dandies, courtiers, histrions, is an evident text to be read by physiognomony. In the East, on the other hand, gesture is an illustration of the abilitry of a man to communicate harmoniously with the universe. Works of art, the organisation of meals and kletter-painting are so many ideal expressions of a sign which is an impersonation of the universe. In yi king, reading the future is carried out through a gesture which hints at some static transformation. In fact, it can be identified to the quet of the "way" and it finds a perfect illustation in war like gestures, between mysticism and esthectics.
Abstract FR:
Le geste est un vecteur de communication privilegié par les comédiens, les orateurs, les personnalités politiques ou historiques : il accompagne, modalise, contredit éventuellement le contenu sémantique d'un message. Même hors discours, sous le regard d'autrui, la façon dont on habite corporellement le lieu et l'instant présents se traduit en signification. Les signes gestuels, selon leurs médiums d'expression, ne sont pas une traduction du linguistique sur un autre registre, mais ils composent avec lui et entre eux, en relation avec les déterminismes sociaux. Le contexte "dialectal" ainsi créé implique un mode d'apprentissage des modèles de conduite par imprégnation progressive. L'Amérique et le Moyen âge ont mis en oeuvre une véritable axiologie du geste : elle présente ensuite les valeurs normatives illustrant une société "parfaite" (autoproclamée), comme la société de cour. On enseigne au corps à devenir message, c'est-à-dire souvent mensonge, d'ailleurs dénonce par les moralistes. Ce simulacre illustre par le comédien, le dandy, l'histrion, le courtisan, passe pour un texte évident dans la physiognomonie. A l'opposé, l'Orient illustre l'aptitude du geste à nous mettre en communication avec l'univers. Peinture, nourriture, écriture, présentent l'idéal d'un signe vécu comme son double. Le geste y coïncide avec le devenir sur place du monde, et se fait instrument de divination dans le yi king. En fait, il correspond à la recherche de la "voie", et trouve son illustration parfaite dans l'art martial, entre mystique et esthétique. Avec la création poétique cependant, le sens prend corps et vie. L'écriture et la lecture sont alors une mimesis de la création : l'oeuvre ne met pas en rapport l'univers des signes avec celui. . .