Schelling, une philosophie de l'extase : de l'intuition intellectuelle à l'extase de la raison, une tentative de compréhension de l'Absolu par la philosophie
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Ecstasy - The power to transcend oneself and confront absolute difference, is a recurrent phrase in Schelling's latter philosophy. It is used mainly in two different ways: as the ecstasy of reason, it endows the latter, through the initial renunciation it implies, with the possibility of comprehending God the Maker, who can never be deduced a priori. As the ecstasy in God, it demonstrates God's almighty power and his liberty: God is self-assured enough to suppose what denies him. Those two different uses are closely linked, the ecstasy in God being the condition for the ecstasy of reason. Besides, ecstasy is the resulty of the transformation of intellectual intuition, a way of comprehending the absolute that used to prevail in the philosophy of the self, and the transition from one to the other therefore summarizes the evolution of the absolute itself in Schelling's philosophy. The argument here is states the continuity of the latter philosophy as a whole. The transformation of negative philosophy into rational science, the first part of the twofold work of which positive philosophy constitutes the second section. Is compatible with the persisting pre-eminence given to positive philosophy. The hypothesis of continuity must however akcnowledge its difficulties to account for Schelling's last work, which was unfortunately never completed.
Abstract FR:
L'extase, puissance de sortie de soi et confrontation au tout-autre, est un terme récurrent de la dernière philosophie de Schelling. Elle apparaît en deux emplois principaux: extase de la raison, elle donne à cette dernière, par le renoncement initial qu'elle suppose, la possibilité de comprendre le Dieu créateur qui ne peut jamais être déduit a priori. Extase en Dieu, elle est la manifestation de la toute-puissance et de la liberté divines: Dieu est assez sûr de soi pour poser ce qui le nie. Ces deux emplois sont étroitement liés, l'extase en Dieu est la condition de l'extase de la raison. L'extase est par ailleurs le résultat de la transformation de l'intuition intellectuelle, mode de saisie de l'absolu qui régnait dans la philosophie de l'identité, et le passage de l'un à l'autre concept résume la transformation de l'absolu lui-même dans la philosophie de Schelling. La thèse soutenue est celle de la continuité de l'ensemble de la dernière philosophie. La transformation de la philosophie négative en science rationnelle, première partie du diptyque dont la philosophie positive constitue le second volet, est compatible avec la prééminence toujours conservée à la philosophie positive. L'hypothèse continuiste doit toutefois avouer ses limites face à la dernière oeuvre de Schelling, l'exposé de la philosophie purement rationnelle, malheureusement inachevée. Le sens général de la dernière philosophie semble cependant être celui d'un maintien de la philosophie positive, alors même que l'idéalisme retrouve ses droits.