Politique agricole et gestion du marché local : le cas de l'Algérie
Institution:
Toulouse 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
For a long time the shortcomings of agricultural policy in general and the freezing of cereal production in particular have been deemed to be the result of the priority given to industry in the development strategy. Without denying the narrow inter-relations between these two sectors, the present study centres on the sectorial reasons of the freezing linked to the conception of agricultural policy - technical prejudices, institutional aspects, price policy - and the social compromises set up by the government to ensure continuation of cereal production. The successive governments, up to 1987, were led by the belief that there were important productivity reserves in the soil which the application of modern techniques could easily mobilise. This idea has favoured the adoption of modern agrarian structures that gave priority to great state farms and state bodies upstream and downstream of production. It also explains partly the price policy at production level meant to force the producers to mobilise the supposed fertility reserves. The state monopoly on foreign trade was supposed to ensure a sufficient protection by setting prices at production level higher than import and consumption nominal prices thanks to the resources of the oil rent. These ideas have persisted in the agricultural policy in spite of their failure to promote intensification. Their consequences on agricultural incomes implied a risk of a reduction of local production. Its survival can only be explained by the social compromises the government has passed with the producers, which allowed the latter to take more advantage of the oil rent. Can the economic liberalisation since the end of the eighties in the farming structures and the markets organisation ameliorate the situation? The first results and the analysis of adjustment policies in morocco and Tunisia for the last decade do not herald in a great amelioration for cereal growing in Algeria.
Abstract FR:
Pendant longtemps, les insuffisances de la politique agricole en général et le blocage de la production céréalière en particulier ont été analysés comme ayant résulté de la priorité donnée à l'industrie par la stratégie de développement. Sans occulter les interrelations étroites entre les deux secteurs, le présent travail est centré sur les facteurs de blocage liés à la conception de la politique agricole - préjugés techniques, aspects institutionnels, politiques des prix - et les compromis sociaux que l'état a mis en œuvre pour assurer le fonctionnement de la production céréalière. Les gouvernements successifs, jusqu'à 1987, ont été guidés par l'idée de réserves importantes de productivité des sols que l'application des techniques "modernes" permettrait de mobiliser. Cette conception a favorisé l'adoption de structures agraires "modernes", privilégiant les grandes exploitations étatiques et les organismes étatiques autour de la production. Elle explique aussi, en partie, la politique des prix à la production, conçue pour contraindre les producteurs à mobiliser les réserves supposées de fertilité. Enfin, le monopole étatique sur le commerce extérieur a été censé offrir une protection contre les importations, grâce à la fixation de prix à la production supérieurs aux prix nominaux à l'importation et à la consommation. Ces idées ont persisté dans la politique agricole malgré leur incapacité à impulser l'intensification. Leur conséquence sur les revenus agricoles a comporté un risque de réduction de la production locale. Son maintien s'explique par les compromis sociaux que les gouvernements ont effectué avec les producteurs et qui ont permis à ces derniers de profiter d'avantage de la redistribution de la rente pétrolière. La libéralisation économique entreprise depuis la fin des années 80 dans les structures d'exploitation et l'organisation des marchés peut-elle améliorer la situation ? Les premiers résultats et l'analyse des politiques d'ajustement agricole entreprises au Maroc et en Tunisie depuis une dizaine d'années ne présagent pas de grandes améliorations.