thesis

La solidarité intra-européenne : questions de principe et stratégie d’application pour une refondation du projet européen

Defense date:

June 22, 2020

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Institution:

Sorbonne université

Disciplines:

Abstract EN:

Our thesis traces the unprecedent path of solidarity between European States and Peoples made possible by the process of European integration. It questions the conditions, the justifications and the obstacles of what Robert Schuman identified as the transition from “de facto solidarity to production solidarity”, that is to say from negative solidarity understood in the sense of interdependence, to positive, desired, chosen solidarity. This ambitious goal encounters many obstacles. Gradually, European solidarity has been depoliticized and thus became a technical enterprise, following the functionalist method, which caused a loss of meaning and of the aims of the European project. Consequently, the question of legitimate justifications for European solidarity has become imperative, as has the search for conditions for a renewal of the consent of States and Peoples to European solidarity. Indeed, why and how have States consented in the past to an integration project that involved sacrifices in terms of sovereignty, and why and how could they consent to it again tomorrow? The crisis of trust and legitimacy in the EU is indicative of a deeper crisis of intra-European solidarity. We thus identify the normative and empirical conditions of solidarity that we confront with the European experience. Then, by identifying the purposes of European solidarity, we define the contours of an integration framework capable of meeting the expectations of Europeans in terms of solidarity, a means of added protection.

Abstract FR:

Notre thèse retrace le parcours inédit de solidarisation entre les États et les peuples européens que constitue le processus de l’intégration européenne. Elle interroge les conditions, les justifications et les obstacles de ce que Robert Schuman identifiait comme le passage d’une « solidarité de fait à une solidarité de production », c’est-à-dire d’une solidarité négative entendue au sens d’interdépendance, à une solidarité positive, souhaitée, choisie. Cet objectif ambitieux souffre de nombreux obstacles. Progressivement, la solidarité européenne s’est vue dépolitisée pour devenir une entreprise technique, suivant la méthode fonctionnaliste, engendrant une perte de sens et des finalités du projet européen. Dès lors, la question des justifications légitimes de la solidarité européenne est devenue impérieuse, tout comme la recherche des conditions d’un renouvellement du consentement des États et des peuples à la solidarité européenne. En effet, pourquoi et comment les États ont-ils consenti par le passé à un projet d’intégration qui impliquait des sacrifices en termes de souveraineté, et pourquoi et comment pourraient-ils à nouveau y consentir demain ? La crise de confiance et de légitimité que traverse l’UE est révélatrice d’une crise plus profonde de la solidarité intra-européenne. Nous identifions ainsi les conditions normatives et empiriques de la solidarité que nous confrontons à l’expérience européenne. Puis, par l’identification des finalités de la solidarité européenne, nous définissons les contours d’un cadre d’intégration capable de répondre aux attentes des européens en matière de solidarité, moyen de protection complémentaire des solidarités nationales.