thesis

Le problème de l'histoire : histoire profane et histoire sacrée dans l'oeuvre de Thomas Hobbes

Defense date:

Jan. 1, 2010

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Institution:

Bordeaux 3

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Authors:

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Abstract EN:

While Hobbes’s interest in history, both sacred and profane, has often been analyzed, no general study on the idea of history in his work has yet been carried out. It is what this dissertation aims at. It starts off with what appears as a “problem of history”: how could a natural law theory which excludes the knowledge of facts in its emblematic starting point (the state of nature), reveal a profound concern for history and man’s historicity? Moreover, how could we place Hobbes’s work in the constitution of the modern idea of history ? The answer is developed in four parts. First, the author gathers general data on the “problem of history”. He focuses on the methodological breaking of the natural law invention which seems to exclude civil history from the great political treatises. Secondly, he shows that, by moving historical registers aside, Hobbes wished to represent, in a philosophical fiction, the historical condition of humanity : the « war of all against all » represents the risk that bears the process of civilization, between light and darkness. The third part is dedicated to Leviathan. The author shows the theoretical consequences of Hobbes’s concern for man’s historicity, from anthropology and politics to sacred history. What are the new categories of historical experience? How can philosophy and historiography translate them? Finally, the last part deals with the new historiography of the 1660s – Behemoth and, to a lesser extent, Historia Ecclesiastica.

Abstract FR:

Alors que l’intérêt de Hobbes pour l’histoire, sacrée et profane, a fait l’objet de nombreuses analyses, aucune étude générale sur l’idée d’histoire n’avait encore été menée. C’est une telle étude que se propose cette thèse en partant de ce qui, chez Hobbes, se présente comme un « problème de l’histoire » : comment une pensée du droit naturel, qui, en son point de départ emblématique (l’état de nature), exclut la connaissance du fait, manifeste-t-elle, en réalité, un souci profond de l’histoire et de l’historicité de l’homme ? Comment situer, ensuite, l’oeuvre de Hobbes dans la constitution moderne de l’idée d’histoire ? La réponse est construite en quatre parties. Dans la première, l’auteur rassemble les données du « problème de l’histoire » : l’exclusion, en particulier, de la connaissance historique de la démarche jusnaturaliste, et la rupture qu’elle implique par rapport à la première carrière de Hobbes, consacrée à l’histoire. Dans une deuxième partie, il montre qu’en écartant les registres de l’histoire, civile et sacrée, Hobbes se donnait justement les moyens de penser la condition historique de l’humanité : la « guerre de tous contre tous » est le risque qu’enveloppe le procès ambivalent de la civilisation. Dans la troisième partie, il se concentre sur Léviathan, pour mesurer les effets de ce souci de l’historicité de l’homme, de l’anthropologie et la politique à l’histoire sacrée : quelles sont les catégories de l’expérience historique ? Comment la philosophie et l’historiographie les traduisent-elles ? Enfin, la quatrième partie est consacrée à la nouvelle historiographie des années 1660, Béhémoth et, dans une moindre mesure, Historia Ecclesiastica.