thesis

Comment on raisonne sur les explications : philosophie et psychologie du raisonnement explicatif

Defense date:

Jan. 27, 2020

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Institution:

Sorbonne université

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

This research investigates how people reason about explanations: what role do they play in people's inferences, how do they guide people's exploration strategies, and how do they sometimes lead them to endorse false beliefs? These theoretical questions are motivated by the philosophy of reasoning, knowledge and logic. They are pursued with the rigorous empirical methods of cognitive science, using behavioral experiments with realistic and concrete materials. The thesis starts with an examination of the empirical adequacy of inference to the best explanation, an explanatory inference rule that philosophers have theorized to provide grounds for warranted belief in non-deductive contexts. Next, it puts inferentialism to the test, a novel semantic of conditionals according to which the interpretation of a conditional depends on the strength of the relationship between antecedent and consequent, which can be deductive, inductive, or abductive in nature. Then, it considers how other epistemic attitudes, and in particular pursuit decisions, take into account the explanatory quality of the hypotheses being investigated. Finally, it develops an account of belief in conspiracy theories that proposes two types of sources for their appeal: people's predisposition to conspiracist ideation and the explanatory virtues that these theories appear to exhibit. The finding that explanatory considerations play an important role in reasoning and cognition contributes both to the philosophical and psychological literatures; it also emphasizes how fruitful an alliance between these two fields can prove for research in cognitive science.

Abstract FR:

Cette thèse porte sur le raisonnement explicatif : quel rôle les explications jouent-elles dans nos inférences, comment guident-elles nos stratégies d'exploration, et comment nous amènent-elles parfois à l'adoption de fausses croyances ? Ces questions théoriques sont motivées par la philosophie du raisonnement, de la connaissance et de la logique. Elles sont traitées avec les méthodes empiriques des sciences cognitives, au moyen d'expériences comportementales qui utilisent des matériaux concrets et réalistes. La thèse commence par analyser la portée descriptive de l'inférence à la meilleure explication, qui a été théorisée en philosophie comme permettant de justifier les croyances dans des contextes non déductifs. Elle examine ensuite l'inférentialisme, une récente sémantique des conditionnels selon laquelle le sens d'un énoncé conditionnel dépend de la relation entre antécédent et conséquent, relation qui peut être notamment de nature déductive, inductive ou abductive. Elle étudie aussi comment d'autres attitudes épistémiques, notamment les décisions de recherche, prennent en compte la qualité explicative des hypothèses examinées. Enfin, elle propose d'expliquer l'attrait des théories du complot par deux sources : la prédisposition de certaines personnes à un mode de pensée complotiste et l'impression de qualité explicative que ces théories sont capables de produire. Sa conclusion, que les considérations explicatives jouent un rôle important dans le raisonnement et la cognition, constitue une avancée pour les domaines de la philosophie et de la psychologie. Elle souligne aussi la fertilité d'une alliance de ces deux disciplines pour la recherche en sciences cognitives.