Terre et capital : penser la destruction de la nature à l'âge de catastrophes globales
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
What does “Gaia’s intrusion’’ change to socialist thought and in particular to Marxism? Can we maintain the critique of capitalism and the revolutionary project “in times of disasters’’? This work defends that the contemporary destruction of nature imposes a triple task on the philosophy inherited from Marxism. First, capitalism must be rethought on the basis of its long-term environmental history. It will then appear as a system that evolves and transforms itself according to the natures it appropriates. Secondly, thinking about the destruction of nature implies a naturalistic ontology on which one can base a critique of destructive social practices and from which it is possible to imagine new natural relationships. Third, we are witnessing the spontaneous intervention of a multiplicity of non-human beings in our social histories. This agency of “historical natures’’ changes the soil of our political experiences and recomposes our revolutionary cosmopolitics. Provided that it is rethought on the basis of the experience of the destruction of nature, historical materialism can provide the necessary impetus for the formulation of a social emancipation programme adapted to the age of global disasters.
Abstract FR:
Que change « l’intrusion de Gaïa » à la pensée socialiste et en particulier au marxisme ? Peut-on maintenir la critique du capitalisme et le projet révolutionnaire « au temps des catastrophes » ? Ce travail défend que la destruction contemporaine de la nature impose un triple chantier à la philosophie héritée du marxisme. En premier lieu, le capitalisme doit être repensé à partir de son histoire environnementale de longue durée. Il apparaitra alors comme un système qui évolue et se transforme en fonction des natures qu’il s’approprie. En deuxième lieu, penser la destruction de la nature suppose une ontologie naturaliste sur laquelle fonder une critique des pratiques sociales destructrices et à partir de laquelle il est possible d’imaginer de nouvelles relations naturelles. En troisième lieu, nous assistons à l’intervention spontanée d’une multiplicité d’êtres non humains dans nos histoires sociales. Cette puissance d’agir des « natures historiques » modifie le sol de nos expériences politiques et recompose notre cosmopolitique révolutionnaire. À condition d’être repensé à partir de l’expérience de la destruction de la nature, le matérialisme historique peut fournir les ressorts nécessaires à la formulation d’un programme d’émancipation sociale adapté à l’âge des catastrophes globales.