thesis

Pensée écologique et critique du travail dans une perspective gorzienne

Defense date:

Jan. 1, 1999

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Institution:

Orléans

Disciplines:

Abstract EN:

This thesis argues the necessity of an eco-socialist critique of work. This critique requires sustained reference to the concept of limits - limits to be imposed on the domination of market ideology productivism and the work ethic because of their destructive impact at both a social and ecological level, and their undermining of the individual's ability to be in control of their everyday life. Hence our rejection of a narrow environmentalist or ecocentric standpoint in favour of a marxist and humanistic approach as found in the perspective of André Gorz. Gorz's writings invite us to place an emancipatory project at the heart of the analysis of the present crisis of work based on a dual representation of society [heteronomy/autonomy (Illich), system/lifeworld (Habermas)], they establish the fundamental dichotomy between work and life due to the functional logic of work in a modem capitalist economy. On this basis, it can be argued that a critique of waged-work must be rooted in a concern for the preservation and extension of people's existential autonomy, as opposed to a mere functional autonomy within work. The study of the most recent developments in work practices precisely reveal that personality is being utilised to an unprecedented level and autonomy is being instrumentalised, alongside a massive and systematic reduction in the global need for labour. We are therefore in favour of a radical transformation towards a post waged-society, to be brought about through a series of reforms : massive and permanent redistribution of labour through a reduction in working hours, a guaranteed minimun income and the development of non marked-based economic practices and alternative forms of social interaction.

Abstract FR:

Cette thèse pose la necessité d'une critique éco-socialiste du travail. Cette critique implique une problématique des limites, limites à imposer à la domination de la rationalité économique capitaliste et du paradigme productiviste et travailliste, en raison de leurs implications destructrices sur les équilibres écologiques et sociaux et la capacité des individus à maîtriser leur existence. D'où le refus d'un environnementalisme réducteur ou d'une démarche écocentrique et le choix d'une approche marxiste et humaniste et d'une démarche utopiste dans la perspective ouverte par André Gorz. S'inscrivant dans la double tradition de l'existentialisme et de l'école de Francfort, les travaux de Gorz invitent à mettre au centre de la réflexion sur la crise du travail le projet d'une libération de la subjectivité. Reprenant un modèle dichotomique des ordres de la pratique sociale hétéronomie/autonomie (Illich), système contre monde vécu (Habermas) - ils établissent le caractère fondamentalement inappropriable du travail à but économique et donc l'impossibilité d'une reconciliation entre travail et vie. Ils permettent alors de poser qu'une critique du travail salarié doit s'enraciner dans la défense de l'autonomie existentielle des individus, par opposition à une autonomie fonctionnelle dans le travail salarié. Or, l'examen des nouvelles formes du travail à l'ère informationnelle révèle que celles-ci réalisent une prescription inédite de la subjectivité et une instrumentalisation de l'autonomie ainsi qu'une diminution massive du volume global de l'emploi. C'est pourquoi nous argumentons en faveur du passage à une société post-salariale au moyen d'une synergie entre réduction massive et continue du temps de travail, revenu minimum garanti et développement d'une économie plurielle et de formes alternatives de sociabilité.