Le prêteur en dernier ressort : de la naissance d'un concept à son utilisation contemporaine
Institution:
Saint-EtienneDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
Crises can only be allayed by emergency liquidity assistances. The classical lender of last resort model includes this idea. But emergency assistances are much more complex than as perceived by the 19th century authors : emergency actions have to be multiform and unpredictable to be efficient. Moreover they entail counterproducting effects which can only be avoided by a preventive action : supervision to detect mismanagement, regulation to incite to prudent management, coordination between central banks to exchange informations regularly. . . The recognition of the necessity of an enlarged definition of the lender of last resort concept is thus necessary : an efficient lender of last resort is a central bank which takes action when faced with the emergence of systemic risk by lending liquidity and managing the crisis, which also takes into account the long-term effects of its emergency interventions and which applies a set of preventive measures including those of a prudent management incentive. Such a definition makes for a better understanding of the relevance of the recent reforms and a better determination of the current system limits. In spite of a significant progress, efforts remain to be made : a better supervision of conglomerates and international groups, a better international regulation, an increased communication towards depositors or between the central banks. . . Without such reforms, emergency actions will on one hand would be inefficient - which maintains systemic problems - and on the other hand would be numerous - which leads to a risk of long-term unstable system.
Abstract FR:
La dangerosité du risque systémique ne peut être combattue qu'en intervenant au moment des crises (notion issue du modèle classique du prêteur en dernier ressort). Mais le traitement est beaucoup plus complexe que ce que les auteurs du 19ème siècle avaient perçu parce qu'une action curative n'est efficace qu'à condition d'être imprévisible et multiforme. De plus, elle induit des effets pervers qui ne peuvent être éliminés qu'à condition de les traiter avant la crise : détection de la mauvaise gestion, incitation voire imposition de règles de bonne conduite, travail régulier visant à communiquer et échanger des informations dans le but de maintenir la confiance et sa connaissance de la situation. . . Il est donc nécessaire d'accepter une "définition élargie du concept de prêteur en dernier ressort" : un prêteur en dernier ressort efficace est une banque centrale qui intervient durant les crises, en prêtant et en gérant la crise, et qui assume les conséquences à long terme de ses actions curatives, ce qui implique une prévention favorisant les règles d'une gestion prudente. Cette définition permet de comprendre l'intérêt des réformes récentes et de déterminer les limites du système actuel. Malgré des progrès non négligeables des efforts restent encore à accomplir : améliorer la surveillance des conglomérats, des nouveaux intervenants, des groupes internationaux. . . , harmoniser la réglementation entre les opérateurs et les pays, intensifier la communication auprès des déposants, avec les nouveaux opérateurs, entre les banques centrales. . . Sans la mise en place de telles réformes les actions curatives peuvent d'une part se révéler inefficaces, ce qui pose des problèmes systémiques, et d'autre part se multiplier, ce qui engendre un risque de déstabilisation à long terme.