La rareté de la conscience : artificialisme et économie autour de H. A. Simon
Institution:
Paris 1Disciplines:
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Abstract EN:
The thesis examines the connection between cognitive sciences and economics by focusing on the analysis of the genesis and development of the major works of H. A Simon. The author is known as the first or the only one to produce a cognitive alternative in economics, he is also a pioneer in artificial intelligence. This work stems from the birth of the alternative (bounded rationality) and follows the dynamics of its transformation into a research program (procedural rationality), by linking it to simon's contributions to cognitive sciences. It shows that this program leads to the metamorphose of economics into an economics of attention : economics ceases to be concer nerd with the consciousness of scarcity, but instead, focuses on the scarcity of consciousness, or attention. The thesis first analyses the critical content of the alternative proposed by Simon, through a confrontation with the neoclassical theories of optimizing rationality ; in particular, it opposes the economics of attention to the neoclassica l economics of information. It then scrutinizes its positive content, an artificialist approach to organizations due to simon and a few colleagues, and underlines its difficulties. It finally questions the procedural program and the economics of attention. The analogy established by simon between economics and the "sciences of the artificial" is supported by the hypothesis that the consciousness is scarce, or that the environment is complex. Now, this hypothesis is shown to lead to the dilution of organizations into the decision processes, and to disregard the significant and historical context of economic decisions
Abstract FR:
La thèse examine la connexion entre sciences cognitives et sciences économiques à partir de l'analyse de la genèse et du déploiement, entre le milieu des années cinquante et la fin des années soixante-dix, de l'œuvre majeure de H. A. Simon. L’auteur est crédité de la première ou de la seule alternative cognitiviste en économie, il est aussi un pionnier de l'intelligence artificielle. Ce travail retrace la naissance de l'alternative (la rationalité limitée), et la dynamique de sa transformation en programme de recherche (la rationalité procédurale) en les reliant aux contributions de Simon aux sciences cognitives. Il montre que ce programme consacre la métamorphose de la science économique en économie de l'attention, et fait passer d'une conception ("classique") de l'économie comme conscience de la rareté a une conception (cognitive) recentrée sur la rareté de la conscience. La thèse analyse tout d'abord le contenu critique de l'alternative simonienne en la confrontant aux théories néoclassiques de la rationalité optimisante ; elle oppose notamment la perspective simonienne d'économie de l'attention à la perspective néoclassique de l'économie de l'information. Elle analyse ensuite son contenu positif, une théorie artificialiste des organisations due à Simon et à quelques disciples, dont elle souligne le caractère problématique. Le programme procédural et la perspective d'économie de l'attention qu'il délimite sont questionnes. L’analogie établie par Simon entre les sciences économiques et les sciences cognitives - les sciences de l'artificiel -, repose sur un argument de rareté de l'attention ou de la conscience, ou sur un argument de complexité, dont il est montré qu'il tend à diluer l'organisation dans les processus décisionnels et à faire abstraction du contexte signifiant et historique des décisions économiques