Recherches sur la philosophie stoïcienne de l'art
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This work on + stoic philosophy of art; aims at reconstructing an aspect of stoicism which is not well known: philosophy of art in its relationship to stoic logic, physics and ethics. Art is a system of comprehensive representations exercised together in order to produce what is useful to life. Art is empirist and generalizes in an empirist manner this type of representations, which are individualistic and changes from person to person. To perceive art is to participate in a deeper sensitive knowledge that partly unveils, with the help of language and reason, a world of signs. Art thus takes part in sensation and reason. The study of physics shows that god is an artist whose work of art is the world and who identifies himself with nature. Cosmic beauty is god's imprint on the world. This theory, which is to be understood in an immanent and monist system, is linked to a realistic type of esthetics: nature has to be artistic to be beautiful. The theory of sympathy establishes a communication between the art of god and the art of men, which looses its religious meaning and becomes a form of amusement. Esthetic pleasure is a passion. This point is understood in a different manner by ancient and middle stoicism. Hence two forms of esthetics. The theory of Diogenes of Babylonia on music seems to anticipate the theories of Posidonius on passions and soul. Art has an effect on soul as is shown by music. Poetry too is useful. For stoics as for Plato, fine arts are useful especially to those who have no inclination for philosophy. Stoics thus invented a system of interpretation consisting in the use of allegory, etymology, etc. Fine arts are thus a path to wisdom, but wisdom abolishes art, because it is in itself the supreme art. This explains why the wise man is the only existing artist. Painting, music, poetry, sculpture and architecture illustrate stoic philosophy during Greek and roman antiquity.
Abstract FR:
Ces recherches sur la philosophie stoïcienne de l'art se proposent de reconstituer un aspect méconnu de cette philosophie, en le situant par rapport à la logique, la physique et l'éthique stoïciennes. L'art est un ensemble de représentations compréhensives, exercées ensemble en vue d'accomplir ce qui est utile à la vie. Enracine dans la sensation, il se présente comme la généralisation empirique de représentations compréhensives, avec tout ce que celles-ci comportent de variations individuelles. Percevoir l'art, c'est participer à une connaissance sensible plus développée permettant le dévoilement partiel d'un monde de signes, grâce au langage et à la raison. L'art participe ainsi du monde sensible et de la réalité rationnelle. La vraie nature de l'art nous est connue par la physique qui nous montre un dieu démiurge, artiste, façonnant le monde comme une œuvre d'art et se confondant avec la nature. Le beau cosmique est l'empreinte sur le monde du dieu immanent. Cette théorie, également moniste, conduit à une esthétique réaliste dans laquelle la nature n'est belle que si elle est le reflet de l'art. La théorie de la sympathie permet de faire communiquer l'art divin et l'art humain qui ne garde qu'un souvenir lointain de ses origines et qui finit par n'être qu'un pur divertissement. Le plaisir esthétique est une passion, un jugement erroné pour l'ancien portique, un sentiment irrationnel pour le moyen portique. De la naissent deux formes d'esthétique. Les papyri de Philodeme à Herculanum permettent de connaitre la théorie de Diogène de Babylone sur la musique et sont à mettre en parallèle avec les théories de Poseidonios sur l'âme. L'art agit sur l'âme. La musique en fournit un exemple privilégié. La poésie aussi à son utilité. Comme chez Platon, les beaux-arts conduisent à la sagesse ceux qui n'y vont pas par eux-mêmes, d'où un système stoïcien d'interprétation qui repose sur l'allégorie, l'étymologie, etc. . . Les beaux-arts sont un moyen d'atteindre la sagesse, mais la sagesse abolit les arts en devenant l'art suprême. En ce sens, le sage est le seul artiste. De nombreux exemples tires de la peinture, de la musique, de la poésie et de la sculpture, de l'architecture illustrent la philosophie stoïcienne de l'art à toutes ses époques.