thesis

Le problème théologico-politique chez Leo Strauss

Defense date:

Jan. 1, 1997

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Institution:

Paris 4

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Authors:

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Abstract EN:

This thesis is a systematic and historical illustration of the proposition that the theological-political problem is the central theme of Leo Strauss' thought. On the systematic level, it presents Strauss' thought as a zetetic philosophy, which remains open to the challenge presented by political theology. On the historical level, it is a reconstruction of the genesis and the development of the theological-political problem in Strauss' work. Special attention is given to the juvenalia (1921-1935) on Zionism, Hermann Cohen, the modern critique of religion (Spinoza), Maimonides and the tradition of Islamic Aristotelians. The juvenalia are noteworthy because they attempt to renew thought on the relationship between philosophy and revealed religion by way of criticizing philosophy of religion and questioning the results of the modern critique of religion. This critical analysis permitted Strauss to propose a return to medieval enlightenment (Maimonides), to see if it resolves more adequately the conflict between reason and revealed law, i. E. The theologicopolitical problem. By way of his study of medieval prophetology, Strauss came to grasp the importance of Islamic philosophy (especially Fârâbî) with a view to understanding the Maimonides' deeper meaning. However Strauss does not completely adhere to this solution of the conflict between philosophy and religion. Actually, the conflict between Athens and Jerusalem remains for him insolvable. Contrary to the moderns, who think they can resolve the conflict by denying it, Strauss wishes to revive it through thought. His whole philosophical effort consists in rescuing from oblivion the theological-political problem, so as to awaken modern philosophy from its dogmatic slumber.

Abstract FR:

Le problème théologico-politique est le thème central de la pensée de Leo Strauss. Cette thèse en est l'illustration à la fois systématique et historique. Dans son volet systématique, elle présente la pensée de Strauss comme une philosophie zététique qui veut rester ouverte au défi lance par la théologie politique. Dans son volet historique, elle est une reconstitution de la genèse et du développement du problème théologico-politique dans l'œuvre de Strauss. Une attention toute particulière est portée aux travaux de jeunesse (1921-1935), qui traitent du sionisme, d'Hermann Cohen, de la critique moderne de la religion (Spinoza), de Maimonide et de la tradition des aristotéliciens musulmans. Ces travaux se distinguent par une volonté de renouveler la réflexion sur les relations entre la philosophie et la religion révélée en effectuant une critique préalable de la philosophie de la religion et en remettant en question les résultats de la critique moderne de la religion. L'analyse critique le conduit à proposer un retour aux lumières médiévales (Maimonide), afin de voir si celles-ci ont résolu de façon plus adéquate le conflit entre la raison et la loi révélée, c'est-à-dire le problème théologico-politique. Par son étude de la prophétologie médiévale, Strauss en vint à saisir l'importance de la tradition de la philosophie arabe (surtout Fârâbî) pour la compréhension du sens profond de Maimonide. La loi est désormais envisagée sous la catégorie du politique. Cette solution politique au conflit entre la philosophie et la religion n'est cependant pas totalement retenue par Strauss. Le conflit entre Athènes et Jérusalem demeure en effet pour lui insoluble. Au contraire des modernes qui pensent avoir réglé le conflit en le niant, Strauss veut le faire revivre par la pensée. Tout son effort philosophique a consisté à tirer le problème théologico-politique de l'oubli afin de réveiller la philosophie moderne de son sommeil dogmatique.