thesis

La découverte du bouddhisme et la philosophie européenne (1820-1890)

Defense date:

Jan. 1, 1998

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Why were the Indian doctrines, considered to be philosophical when European orientalists were learning Sanskrit at the end of the XIIIth and at the beginning of the XIXth centuries, later left out of the philosophical arena? It gradually transpired that the particular moment when Buddhism was discovered and the development of a philosophical interpretation of its “nihilism” were an essential factor in this shelving of the Indian domain. Thus it was important to bring out certain specific features of the discovery of Buddhism by the European orientalists and a systematic analysis of the characteristics of the interpretation of Buddhism by German philosophers (from Hegel to Nietzsche) and French philosophers (from Cousin to Renouvier). The result of this research have been described in two works : L'oubli de l'Inde, une amnesie philosophique. (Forgetting India : a case of philosophical amnesia), Paris, Presses universitaires de France, 1989, and a new, revised edition : Paris, le livre de poche, biblio-essais, 1992, 254 p. , et Le culte du néant (The cult of nothingness) Paris, editions du Seuil, 1997, 368 p. , as well as in several articles published between 1987 and 1997. The main conclusion is that the multi-layered notion of “nihilism”, essential to contemporary thought, was gradually reassessed through the discovery of a disconcerting “religion”, its various elements were rearranged and its different levels of meaning were given a new philosophical interpretation. The philosophical variations on Buddhism and the various forms of the “cult of nothingness” attributed to it can and should be considered as an unnoticed laboratory of European thought experimenting on the limits of its own identity.

Abstract FR:

Pourquoi les doctrines indiennes, considérées comme philosophiques au moment de l'apprentissage du sanskrit par les orientalistes européens, dans la dernière partie du XVIIIe siècle et les premières années du XIXe, ont-elles été par la suite mises à l'écart de la scène philosophique ? Il est progressivement apparu que le moment spécifique de la découverte du bouddhisme, et de la constitution des interprétations philosophiques de son « nihilisme » constituait un élément essentiel de ce processus de mise à l'écart du domaine indien. La mise en lumière des traits spécifiques de la découverte du bouddhisme par les orientalistes européens et de l'analyse systématique des caractéristiques propres aux interprétations du bouddhisme chez les philosophes allemands (de Hegel à Nietzsche) et français (de Cousin à Renouvier) était donc nécessaire. Les résultats de cette recherche ont été exposés dans deux ouvrages : L'oubli de l'Inde, une amnésie philosophique (Paris, Presses universitaires de France, 1989, nouvelle édition revue et corrigée Paris, le livre de poche, biblio essais, 1992, 254 p. ), et Le culte du néant (Paris, éditions du Seuil, 1997, 368 p. ), ainsi que dans plusieurs articles publiés entre 1987 et 1997. Le principal résultat est que la notion multiforme de « nihilisme », déterminante pour la pensée contemporaine, a fait graduellement l'objet, à l'occasion de la découverte d'une « religion » déconcertante, d'une élaboration philosophique nouvelle de ses différentes strates de signification, et d'une réarticulation de ses éléments. Les variations philosophiques autour du bouddhisme et des diverses formes de « culte du néant » qu'on lui attribue peuvent et doivent être considérées comme un laboratoire inaperçu, où s'est déroulé, pour la pensée européenne, une expérience particulière des limites de sa propre identité.