thesis

Le concept d'amour chez Søren Kierkegaard : la fondation de l'existence comme drame

Defense date:

Jan. 1, 1998

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Abstract EN:

Love is marked with a paradox as life requires to satisfy three opposing demands, each in its turn: the instantaneous pleasure of esthetics, the ethical duty of the married couple, and the religious faith in the eternal. Love is a mirror or an atom of existence. Its fundamental drama deals with the antinomic relation between a subjectivity linked to pathos and this same subjectivity linked to a dialectical nature. Thus the existential alternative of love causes its existential dialectics. The act of existence and love is a double one, pathetic and natural, dialectic and artistic, where drama is the revenge of man against existential data. But divine love always comes first and is pre-established, so that it turns the relation of love into a three way relation where one can find both one's self and one's neighbor, each being related to love which is for all eternity, the love between two people is unstable, whereas divine love is guided by permanence. So is Christ who loves universally and without distinction; so is man-god who comes closer to god through the poetical and existential imitation of his love. God's love is creation; man's love is imitation. The love of one's neighbor is the same for all whereas strictly human love is only fondness, or even vain and rational interest. Faith, which is always edifying in these acts, teaches us that love neither thinks, hesitate, nor wait.

Abstract FR:

L'amour est marqué du saut du paradoxe dans une vie qui réclame de satisfaire tour à tour trois exigences opposées, celle du plaisir instantané de l'esthétique, celle du devoir éthique des époux, celle de la foi religieuse en l'éternel. L'amour est un miroir, un atome, de l'existence. Son drame fondamental se décline autour du rapport antinomique entre une subjectivité qui tient du pathos et cette même subjectivité qui tient d'une nature dialectique. L'alternative existentielle de l'amour provoque ainsi la dialectique existentielle de l'amour. L'acte de l'existence et de l'amour est double, pathétique et naturel, dialectique et artistique, là où la dramatisation est revanche de l'homme sur la donne existentielle. Mais l'amour divin est toujours premier, préétabli, et fait du rapport d'amour un rapport à trois, ou entrent en jeu le moi et le prochain, envers l'amour qui est de toute éternité. L'amour à deux est instable ; l'amour divin est guidé par la permanence. Ainsi est christ qui aime universellement et sans distinction ; ainsi est l'homme-dieu qui, par son imitation poétique et existentielle de l'amour de dieu, s'en rapproche. L'amour de dieu est création, l'amour de l'homme est imitation. L'amour du prochain est le même pour tous, quand l'amour strictement humain reste de l'ordre de la prédilection voire de l'intérêt rationnel et vaniteux. La foi, toujours édifiante dans ces actes, nous enseigne que l'amour ne réfléchit pas, n'hésite pas, n'attend pas.