L'entrée de Dieu en théologie : lecture phénoménologique de saint Bonaventure (Breviloquium)
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
"How does god enter into philosophy ?". This question of Martin Heidegger follows another one, more fundamental because more original : "how has god entered - and still does - into theology ?". Trying to confront in practice phenomenology on one hand and mystical theology on the other hand, Bonaventure replies : god enters into philosophy by not entering - or rather neither the way one expects him to nore where one expects him to. He enters into theology insofar as he appears according to his type of phenomenality : the trinity. A continuous reading of the breviloquium (prologue and first part) reveals the outline of a sum (summa) which essential part is not to say everything but precisely to "reduce" this whole (omnia reducere) to its only central core: the trinital mystery. It is suitable then, following Bonaventure, first (i) to draw the meaning of a purely "descriptive" theology (ii) to such a point that any attempt to prove the existence of a "hyper well-known" god is vain ; then (iii) to see him trinitarely "at work" without any metaphysical causality (iv) in a such "divine feeling" that he induces also "love" ; and finally (v) to receive his "trinitary manifestation" to such an extent that he abandons himself to the "perfect poverty", (vi) nevertheless neither does he make men at a loss for words to describe him ("the metaphor") nor does he let himself be reduced to the human speech ("the inquiry of the attribute"). Different subjects such as - the assignment of the divine names (being / good), the doctrine of the spiritual senses (the conversion of the senses), the book of the creation (the song of the creatures), the thematic of the flesh (experience of the stigmates), etc. <volume ii>, proceed directly from this trinitary - entrance of god in theology.
Abstract FR:
"Comment Dieu entre-t-il dans la philosophie ?". A cette question de Martin Heidegger succède une autre interrogation, plus fondamentale parce que plus originaire : "comment Dieu est-il entré, et entre-t-il encore, en théologie ?". Dans l'essai d'une confrontation pratique entre la phénoménologie d'une part et la théologie mystique de l'autre, Bonaventure en livre alors la réponse : dieu n'entre en philosophie qu'en n'y entrant pas ou à tout le moins pas tel qu'on l'y attend ni là où on l'attend. Mieux, il n'entre en théologie que pour autant qu'il y apparait selon un type de phénoménalité qui lui est propre : la trinité. Une lecture suivie du breviloquium (prologue et première partie) dégage ainsi les axes d'une "somme" (summa) dont l'essentiel est moins de tout dire, que de "réduire" précisément ce tout (omnia reducere) à son seul noyau central : le mystère trinitaire. Ainsi convient-il, à la suite de Bonaventure, d'abord (i) de dégager le sens d'une théologie purement "descriptive" (ii) au point de rendre caduque toute tentative de preuve de l'existence d'un dieu "hyper-connu" de l'homme ; ensuite (iii) de le voir trinitairement "à l'œuvre" hors de toute causalité métaphysique (iv) et dans un "sentir divin" tel qu'il en produit aussi "l'amour" ; et enfin (v) d'accueillir sa "manifestation trinitaire" jusque dans son abandon à la "parfaite pauvreté", (vi) sans néanmoins jamais ni rendre l'homme à court de mots pour le dire ("la métaphore") ni se laisser réduire lui-même au seul langage humain ("la quête du propre"). L'attribution des noms divins (être / bien), la doctrine des sens spirituels (conversion des sens), le livre de la création (cantique des créatures), la thématique de la chair (expérience des stigmates), etc. <volume ii>, sont alors autant de thèmes qui dérivent directement de cette entrée - trinitaire - de dieu en théologie.