thesis

Le discours rhétorique et le bien de la cité selon Aristote

Defense date:

Jan. 1, 1986

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Rhetoric, usual weapon of the demagogues or the ambitious, be useful to the politicians? Plato is severe and appears to mean, very unlike his disciple, Aristotle, that we cannot seek for common good using it. Thus we must first settle the legitimacy of rhetoric as a reasoning. Human reason uses it in probable matter, in the field of human conduct, moral or politic, dialectics being directly useful in thought field. However, one and the other are distinct from sophistic and eristic which aim at appearance or error. Then we look for the nature of the practical reasoning at the end of which we apply us to good. The light brought by Aristotle makes us distinguish between politics as certain knowledge which formulates common principles of human conduct and, first of all, common good as end of the city, and prudence which leans upon experience and formulates principles more circumstantial. As examples of practical reasoning, we study two discourses of Pericles and Isocrates. The third part tries at last to bring a solution : speculative and common first, distinguishing practical judgment from the judgment to which the orator leads; practical and applicated then, showing how rhetoric, subordinated to political prudence can serve to the common good of a city. This under three aspects: the one of argumentation where value and efficacy of example and enthymeme are shown; the one of the passions of the hearers, bound to the subjects entered upon by the orator (educator, suitor or counsellor); he must have them become his allies; at last, the one of the moral virtue of the orator who brings the argument of his person itself to oratorical art. Thus, mastering these three gifts, rational, affective and moral, may help serving common good in this part of its quest where speech is conclusive.

Abstract FR:

La rhétorique, arme habituelle du démagogue ou de l'ambitieux, peut-elle être utile au politique? Platon est sévère et semble indiquer, à la différence de son disciple Aristote, qu'on ne peut poursuivre le bien commun en l'utilisant. Premièrement, il faut donc établir la légitimité de la rhétorique comme raisonnement. La raison humaine l'utilise en matière probable, dans le domaine de l'agir, moral ou politique, la dialectique étant directement utile, elle, dans le domaine de la pensée. L'une et l'autre se distinguent cependant de la sophistique et de l'éristique qui visent l'apparence ou l'erreur. Deuxièmement, on recherche la nature du raisonnement pratique au terme duquel on s'ordonne au bien. La lumière apportée par Aristote nous fait alors distinguer entre la politique comme connaissance certaine qui formule les principes communs de l'agir et principalement le bien commun comme fin de la cite, et la prudence qui s'appuie, elle, sur l'expérience et qui formule des principes plus circonstancies. En exemple de raisonnement pratique, on étudie deux discours de Périclès et d’Isocrate. La troisième partie enfin tente d'apporter une solution : spéculative et commune d'abord, en distinguant le jugement pratique du jugement auquel conduit l'orateur; pratique et appliquée ensuite, en montrant comment la rhétorique, subordonnée a la prudence politique peut servir au bien commun d'une cite. Cela sous trois aspects : celui de l'argumentation ou l'on montre la valeur et l'efficacité de l'exemple et de l'enthymème; celui des passions de l'auditoire, engagées dans les sujets abordés par l'orateur (éducateur, plaideur ou conseiller); il doit, lui, s'en faire des alliées; celui, enfin, de la valeur morale de l'orateur qui apporte a l'art oratoire l'argument de sa personne elle-même. La maitrise de ces trois richesses, rationnelle, affective et morale, peut alors servir le bien commun, pour cette part de sa poursuite ou la parole est déterminante.