Abstract FR:

Ma thèse est la suivante: une théorie de l'organisation du travail dans l'entreprise ne doit s'appuyer ni sur une combinaison technologique d'inputs réagissent instantanément a la coordination marchande, ni sur la seule coordination contractuelle des agents de l'entreprise, mais elle doit être pensée a partir de la coordination conventionnelle des agents. La prise en compte des dispositifs concrets de l'entreprise permet de lier les questions technologiques et économiques, et de formuler des réponses aux problèmes économiques classiques de l'organisation du travail: comment expliquer la source de l'efficacité des entreprises ? Comment expliquer la pluralité des formes organisationnelles ? Comment expliquer les rapports sociaux et politiques des agents dans l'entreprise ? La théorie économique de l'organisation du travail se situe au-delà du problème de la technologie. C'est une hypothèse générale de la théorie économique. Comme Taylor, la nouvelle microéconomie montre qu'un problème de coordination des agents émerge dans la firme si l'on prend en compte leurs possibilités d'opportunisme (contrairement a l'économie neo-walrassienne). Il faut alors organiser le travail pour empecher la flânerie des agents ou au contraire pour les inciter a rester dans la relation salariale. L'organisation du travail, conçue sous une forme hiérarchique, permet d'inciter ou de mesurer l'effort des agents, et de les rémunérer avec justice. Cependant, du fait de l'asymétrie qu'elle introduit entre employeurs et employés, elle pose un problème politique d'équité. En concevant l'organisation du travail comme un agencement de dispositifs (dispositifs cognitifs qui permettent une amplification de l'efficacité et dispositifs d'incitation et de justice qui stabilisent les croyances des agents et favorisent la coopération), on peut expliquer les sources cognitives de l'efficacité et la possibilité d'une coopération, en montrant l'appui des différents dispositifs les uns sur les autres.