thesis

Contrôle, conflit et coopération dans l'entreprise : les régimes de mobilisation de la force de travail

Defense date:

Jan. 1, 1996

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Institution:

Paris 1

Disciplines:

Authors:

Directors:

Abstract EN:

In order to transform labour power into effective labour and to reproduce the invested capital, firms have to cope simultaneously with : market uncertainty, through a competitive strategy ; organizational uncertainty, through work control and coordination ; and social uncertainty, through social regulation. Collective action is simultaneously and inseparably, the source of conflict and cooperation ; it bases itself on a communicational rationality (which cannot be reduced to neo-classical instrumental rationality), shared by the members of a work community. The "extended contingency theory" enonciates the conditions for the congruence between the different rules firms can use in order to cope with the three basic uncertainties. This theory generates a limited number of coherent configurations of rules : the regimes of mobilization of labour force - paternalist, liberal, professional, fordists, toyotist, and neo-liberal -. Their genesis and stabilization within a productive order are historically determined, through class conflicts and the institutionalized compromises they occasionally produce. The relative economic efficiency of each regime depends on the conditions of competition, technology and social class relationships within and outside the firm. Empirical analysis, performed with the "reponse" statistical survey, is consistent with the extended contingency theory, and shows that world competing french establishments use a "neo-fordist" regime, where management leaves a higher degree of autonomy to workers in a "lean production"-like system, and at the same time reinforces controls and prescription. After work communities have been destroyed through intensive job flexibility and mobility, the theoretical neo-liberal regime of mobilization forces workers cooperation, through the pression imposed by a plethoric labour maket and highly volatile capital, operating on a globalized and deregulated financial market. It is not yet visible in the data as such but its empirical relevance could grow in the future.

Abstract FR:

Pour assurer la transformation de la force de travail en travail effectif et la reproduction élargie du capital, les entreprises doivent surmonter simultanément l'incertitude marchande, par une stratégie de compétitivité ; l'incertitude organisationnelle, par des modes de coordination et de contrôle du travail ; l'incertitude sociale, par un mode de régulation sociale. L'action collective est la source, simultanément et inséparablement, du conflit et de la coopération ; elle repose sur une rationalité communicationnelle, irréductible à la rationalité instrumentale néo-classique, et qui anime les membres d'une communauté de travail. La "théorie de la contingence élargie" énonce les conditions de cohérence entre les modes de traitement des trois incertitudes, et permet de dégager un nombre limité de configurations cohérentes de règles : les régimes de mobilisation de la force de travail (paternaliste, libéral, professionnel, fordistes, toyotiste, néo-libéral). Leur émergence et leur stabilisation au sein d'un ordre productif sont déterminées historiquement, par les conflits de classes et les éventuels compromis institutionnalises qui en résultent. L'efficacité économique relative des divers régimes dépend à la fois des conditions de la concurrence, de la technologie et des rapports sociaux de classe. L'analyse empirique, menée à l'aide de l'enquête statistique "réponse", n'infirme pas la "théorie de la contingence élargie", et montre la prédominance en France, dans le secteur internationalise, d'un régime "néo-fordiste", ou les directions d'entreprises laissent davantage d'autonomie aux salaries tout en renforçant les contrôles et prescriptions. Le régime théorique néo-libéral de mobilisation de la force de travail force la coopération des salaries, malgré la disparition des collectifs de travail sous l'impact d'une flexibilisation poussée de l'emploi, et grâce à la pression qu'imposent un marché du travail pléthorique et la mobilité des capitaux sur un marché financier mondialise et dérégule ; il n'apparait pas encore dans les données mais pourrait prendre une importance croissante à l'avenir.