thesis

L' écriture autobiographique : étude sur Sartre : le corps et le discours maternels dans l'écriture autobiographique de Sartre

Defense date:

Jan. 1, 1986

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Institution:

Paris 10

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Abstract EN:

The author suggests to read the philosophy of Sartre as an autobiographical reconstruction of the subject's history. In order to prove the fruitfulness of this assumption, a systematical study of mother-child relation in sartrean writings is undertaken. The first part of the thesis focuses on immanence. In the "golden age", the child lived in his mother's womb. Later, the structural unity of the maternal figure was shattered, such ontological divisions as being and nothing, facticity and transcendance appeared and the subject was doomed to bad faith. However, such a splitting may be overcome: within the framework of an authentic loving relationship a valuable coordination of organism and praxis, effort and pleasure becomes possible. In the second part of the thesis, verbal relations and the transcendance are stressed. The problem of the constitution of an independant subject is discussed. The good mother invites her child to freedom and encourages him to transcend his primitive passivity. On the other hand, the bad mother stifles child's efforts toward communication and language. The result of this situation is misunderstanding: the mother does not guess her child's desires, and the child is unable to meet his mother's requirements. It seems then that human relationships are doomed to failure and helplessness. A positive issue is nonetheless possible if the subject turns failure into success by an "heroic" entreprise making at last possible the son's identification to his father. The author comes therefore to the conclusion that the sartrean philosophical discourse is structured as a total phantasm that includes and conciliates all the above mentionned contradictions.

Abstract FR:

L'auteur propose de lire le discours philosophique sartrien comme une reconstruction autobiographique de l'histoire du sujet. Pour prouver la fécondité de cette hypothèse, il entreprend une étude systématique de la relation maternelle dans l'œuvre de Sartre. La première partie de la thèse privilégie le thème de l'immanence. Dans "l'âge d'or", le sujet a vécu au sein de la mère. Par la suite, l'unité structurale de la figure maternelle s'est brisée, les partages ontologiques de l'être et du néant, de la facticité et de la transcendance se sont constitués et le sujet est tombé dans la mauvaise foi. Pourtant, cette déchirure peut être surmontée : organisme et praxis, effort et jouissance sont susceptibles d'une coordination valable dans le cadre d'une relation amoureuse authentique. Dans la deuxième partie de la thèse, l'accent est mis sur les relations verbales. Le problème de la constitution du sujet souverain est soulevé. La mère bienveillante convie l'enfant à la liberté et l'encourage à dépasser la passivité primitive. La mère malveillante, par contre, étouffe les efforts de l'enfant vers la communication et le langage. Il en résulte une situation de malentendu : la mère ne devine pas les désirs de l'enfant, l'enfant est incapable de satisfaire les exigences maternelles. Il semblerait alors que les rapports entre les hommes soient voués à l'échec et à l'impuissance. Une issue positive est pourtant possible si le sujet convertit la défaite en réussite par une entreprise "héroïque" qui loin d'être un sacrifice en pure perte rend possible l'identification différée du fils à son père et le dépassement du conflit familial. L’auteur aboutit à la conclusion que le discours philosophique sartrien est structuré comme un fantasme total ou sont inscrites et conciliées toutes les contradictions.