Fama Deum : Lucrèce et les raisons du mythe
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The present thesis questions the status of mythological references in the poem upon nature by the roman epicurean poet Lucretius (1st century b. C. ). It intends to examine the assumption that the rational approach to mythical discourse, in as much as this discourse supports the religious system denounced by Lucretius, directs the other "uses" of mythological references in the whole text, and more especially its poetical use or uses. Three aspects of this rational approach are considered in relation to each other : the refutation of figures and occurrences in the mythical story, as set against the criteria of epicurean physics and canon; the explanation of how these came into being as a product of the structures of a mystified collective imagination; the reduction of there meaning in opposition to its significance in the different philosophical hermeneutics of Lucretius'contemporaries, the most prominent of theses being the interpretative methods of the rival stoic school. Finally, an attempt is made to reconstruct the foundations of a specifically epicurean poetics, resulting from the above mentionned analysis of the mythical representations. This study is centered on the inaugural figure of venus as the enigmatic physical, ethical and poetical symbol of Lucretius' poem.
Abstract FR:
Cette thèse interroge le statut des références mythologiques dans le poème de la nature de l’épicurien romain Lucrèce (1er siècle avant notre ère). L’hypothèse que l’on se propose de vérifier tient que c’est l’approche rationnelle du discours mythique, en tant que celui-ci à partie liée avec le dispositif religieux que dénonce Lucrèce, qui commande les autres "usages" de la citation mythologique dans l’ensemble du texte, et tout particulièrement son ou ses usages poétique(s). Trois modalités de cette approche rationnelle sont ainsi distinguées, et articulées entres elles : la réfutation des figures et évènements du récit mythique, mesures aux critères de la physique et de la canonique épicuriennes; l’explication de leur constitution, qui renvoie aux structures d’un imaginaire collectif mystifie; enfin, la réduction de leur sens tel qu’il est exhibé par les diverses herméneutiques philosophiques contemporaines de Lucrèce, au premier rang desquelles les procédures d’interprétation de l’école stoïcienne rivale. On tente, pour finir, de reconstituer les fondements d’une poétique philosophique proprement épicurienne, présupposant l’ensemble de ce travail critique sur les représentations du mythe. Cette esquisse s’appuie sur une étude de la figure inaugurale de venus, emblème physique, éthique et poétique énigmatique du poème de Lucrèce.