thesis

La philosophie pratique de Schopenhauer

Defense date:

Jan. 1, 1989

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

The ethics of Schopenhauer is traditionally viewed as an ethics of renunciation and self-denial. Its highest point is supposed to be the negation of the will-to-live. This work claims that when Schopenhauer talks about the negation of the will-to-live, he does not do it with a normative or moral intention but simply with the aim of describing one possibility, an extreme one indeed, of practical life. Traditional ethics is based on a mistake: that of believing that moral exhortations can change human conduct. But man is not a free agent, therefore morals have no effect on him. The whole ethics of Schopenhauer is descriptive. It is on the level of analysis. It reveals that man is basically egoistic but that he is sometimes accessible to compassion. Only an action motivated by compassion can be rightly called moral. But compassion, no more than renunciation, cannot be ordered. It is a matter of natural disposition. What man can do is to become prudent by the use of his intelligence. There exists a Schopenhauerian art of living totally neglected by the commentators. Practical wisdom, or prudence, is finally the only recommendation Schopenhauer gives and the last word of his philosophy.

Abstract FR:

L'éthique de Schopenhauer est traditionnellement considérée comme une éthique de la renonciation et de l'abnégation. La négation du vouloir-vivre est présentée comme son point culminant. Ce travail vise à montrer que quand Schopenhauer parle de négation du vouloir-vivre, ce n'est nullement avec une intention normative ou morale mais dans le but simplement de décrire une possibilité extrême de la vie pratique. La philosophie morale traditionnelle est basée sur l'erreur de croire que les exhortations morales peuvent transformer la conduite de l'homme. Mais l'homme n'est pas libre, par conséquent la morale n'aura sur lui aucun pouvoir. L'éthique de Schopenhauer sera descriptive, toute entière au niveau de l'analyse. Elle révèle que l'homme est fondamentalement égoïste mais qu'il est parfois accessible à la pitié. Seule une action motivée par la pitié mérite-t-elle d'être appelée morale. Mais la pitié, pas plus que la renonciation, ne peut être commandée. C'est une question de disposition innée. Ce que l'homme peut faire en revanche, c'est de devenir, par l'intelligence, plus prudent. Il y a tout un art de vivre schopenhauerien complètement négligé par les commentateurs. La sagesse pratique, ou la prudence, est la seule recommandation de Schopenhauer et le dernier mot de sa philosophie.