Les conditions ontologiques d'une rationalité du collectif : analyse du statut des ensembles pratiques dans la critique de la raison dialectique (Sartre) et de la modalité des relations entre individus chez Spinoza
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The term of "society" implies a totality which serves as a substitute of its elemens. Therefore, when one collectively considers a plurality of individuals, one could think that a transcendent principle, which comes in addition to their diversity unifies them, in the first case, the irreductibility of individuals is compromised; in the second case, the "collective" being of these very individuals does not account for the relationship issued by each of them, as well as under gone by him, when the discovers that he belongs to the whole. One has to make an ontological analysis of the social being, which describes the constitution of the collective derived from the activity of the individuals, as well as intersubjective relationships. This thesis develops some of sartre's intuitions in the critic or the dialectical reason in order to emphasize the building up of practical ensembles, which derives from the tension between individual praxes and the practico-inert. His tory is the background of the antagonism between series and groups. This thesis aims to enhance the definition of the multitude (according to Spinoza) in terms of an articulation of individual powers, without external mediation : the notion of community therefore fades away.
Abstract FR:
Le terme de "société" présuppose une totalité qui se substitue à ses éléments comme si, "pris collectivement", plusieurs individus étaient unifiés par un principe transcendant. Dans le premier cas, l'irréductibilité des individus est compromise ; dans le second, l'être "collectif" de ces mêmes individus n'explique pas la relation qui est produite par chacun d'entre eux en même temps que subie par lui lorsqu'il se découvre appartenir à l'ensemble ainsi constitué. Il convient de procéder à une analyse ontologique de l'être social, qui décrive la constitution du collectif à partir de l'activité des individus et de la relation intersubjective. Ce travail exploite certaines hypothèses développées par Sartre dans la critique de la raison dialectique : rendre compte de la formation des ensembles pratiques à partir des seules praxis individuelles, de l'action en retour du pratico-inerte qui commande la liaison passive des séries et de l'émergence des groupes comme ubiquité de la liberté commune. L'histoire forme alors l'horizon de l'antagonisme entre les séries et les groupes. Cette thèse vise à définir la multitude (Spinoza) dans les termes d'une articulation des puissances individuelles, sans médiation externe : elle débouche sur une forme de totalisation du collectif qui rend inutile la notion de communauté.