thesis

La pensée de Nietzsche sur le mal dans "Par-delà bien et mal"

Defense date:

Jan. 1, 1992

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

This study purposes to expose the rational order underlying the apparent confusion of the aphorisms of Beyond good and evil. This has enabled us to confirm that Nietzsche’s subject, in this book and indeed in all his works, is much broader than morality (concerning evil-fault), to which he is sedulously and erroneously restricted, and encompasses metaphysics (concerning evil-misery) and wisdom (concerning evil-despair). This has allowed us to understand his philosophy of "free spirit" as primarily a rejection of the traditional concept of humanity in torment because of its misery and malice and only able to achieve happiness by casting itself prostrate before god and obeying him. It therefore follows that Nietzsche’s philosophy is an attempt to elaborate the idea that mankind - beyond such good and such evil, moral, existential and metaphysical - will, according to aphorism 295 which serves as a conclusion to the book, be neither happier nor unhappier but "stronger", neither more submissive nor less submissive but "more malicious", neither nearer to god nor farther away from god but less miserable, "more profound".

Abstract FR:

Notre travail a consisté à dégager l'ordre rationnel sous-jacent au pêle-mêle dans lequel nous sont livrés les aphorismes de Par-delà bien et mal. Ceci nous a permis de vérifier que le propos exact de Nietzsche, dans ce livre et au-delà dans toute son œuvre, déborde très largement, dans une métaphysique (à propos du mal-misère), et dans une sagesse (à propos du mal-malheur), la morale (à propos du mal-faute) à laquelle, on veut à tort trop souvent le limiter. Ceci nous a donc permis de saisir sa philosophie d'"esprit libre" comme d'abord rejet de la conception traditionnelle d'une humanité malheureuse parce que misérable et méchante, et qui ne peut être heureuse qu'en s'humiliant devant dieu et en lui obéissant. Et ceci nous a permis de saisir sa philosophie comme réciproquement tentative pour élaborer une conception selon laquelle les hommes par-delà de tels biens et de tels maux, moraux, existentiels et métaphysiques - ne seront, selon les termes de l'aphorisme 295 qui sert de conclusion au livre, ni plus ni moins malheureux, mais "plus forts", ni plus ni moins obéissants, mais "plus méchants", ni plus ni moins près de dieu, mais moins misérables, "plus profonds".