Deux phases distinctes dans la contribution syriaque à la transmission de la pensée grecque au monde arabe par le biais des traductions : remarques critiques sur une traduction artisanale des textes philosophiques
Institution:
Paris 1Disciplines:
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Quand les rapports des syriaques avec les grecs commencerent a la suite de la conquete d'alexandre et furent davantage consolides avec le christianisme, la langue syriaque etait, ou est aussitot devenue, surtout a al-ruha, assez mure pour l'expression de la pensee discursive grecque, y compris la philosophie et la theologie. Ainsi a commence la premiere phase de la traduction des textes grecs en syriaque, c'esta-dire longtemps avant la predomincance de l'islam et de son outil conceptuel, l'arabe, dans la region et plus loin. Cette traduction artisanale a souffert de plusieurs defauts a cause de l'absence des methodes, mais aussi a cause de la difference du clavier culturel, vision du monde, etc. Quand la deuxieme phase de la contribution syriaque a commence avec l'avenement de l'islam, les memes defauts ont subsiste, voire se sont compliques davantage, a cause de la traduction indirecte : du grec en arabe a travers le syriaque. Car, tres souvent les decalques faits sur le grec en syriaque dans un premier temps ont ete recalques en arabe ensuite. Qui plus est, quand les traductions de ces textes arabes en latin ont eu lieu au haut moyen-age a tolede, sicilie, et ailleurs, encore une fois l'inertie de decalquage et de transcodage a reproduit les memes fautes. Cela dit, on a signale que cette experience traductionnelle du peuple syriaque doit etre replacee dans le cadre historique qui fut le sien. Il nous a apparu alors que la contribution syriaque a la transmission de la pensee grecque par le biais de traduction a ete une reussite malgre tous ses defauts. Car, les "methodes" empiriques elaborees a force de repetition ont fini quand meme par etre adequates pour faire passer les idees. S'agissant de la traduction syriaque-arabe, le fait que les deux langues-soeurs sont tres proches, surtout a l'epoque, a rendu la traduction relativement facile. Enfin, on a trace la peripetie de la pensee grecque a travers plusieurs langues jusqu'au latin au haut moyen-age et la veille de la renaissance en europe.