Anthropologie du désir et communication
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
What is the philosophical fundament of the feeling of loss of communication, as expressed by human individuals who live in the present society, called "society of communication"? The questioning paradox is the following: consciousnesses experience themselves as separated, and what separates consciousnesses is the sciences. . . Of communication. Isn't communication today compared to a compromise, the "communicational phenomenon" being merely transactional? The historical fundament of the idea of communication as separation and mediation is found in sartre's doctrine. Sartre's theory of practical sets describes mediate communication, the latter being founded on the postulate of the ontological separation of consciousnesses. This postulate marks a turning point in existential philosophy which previously analysed communication of consciousnesses. The critical scrutiny of sciences, techniques, and current theorizations of communication permits two statements which are complementary. On one hand, communication today has become a materialized practice in the sartrian sense of the word: it unites those whom it separates. On the other hand, the denial of the subject, as it was postulated by sartre from the transcendence of ego onwards, represents the common fundament of the current anthropological conceptions of communication. A phenomenological description of communication as a modality of existence leads to espouse the crossed movements of the desiring consciousnesses who are in relation with each other, of the desires-subjects being conscious to experience their freedom in the reciprocal exchange realized by them within their common creation.
Abstract FR:
Quel est le fondement philosophique du sentiment de perte de communication, exprime par des individus humains qui vivent dans la société actuelle, société dite de communication ; le paradoxe qui suscite le questionnement est le suivant : les consciences se vivent séparées, et ce qui sépare les consciences, ce sont les sciences. . . De la communication. La communication ne serait-elle pas aujourd'hui assimilée à un compromis ; le phénomène communicationnel ; ne serait-il pas de nature seulement transactionnelle ? Le fondement historique de la conception de la communication comme médiation et séparation se trouve dans la doctrine sartrienne. La théorie des ensembles pratiques de Sartre décrit la communication médiée ; celle-ci est fondée sur le postulat de la séparation ontologique des consciences. Ce postulat opère un tournant dans la philosophie existentielle qui, auparavant, analysait la communication des consciences. L'examen critique des sciences, techniques et théorisations actuelles de la communication permet de faire deux constats qui sont complémentaires. D'une part, la communication est devenue à ce jour une pratique matérialisée, au sens sartrien du terme : elle unit ceux qu'elle sépare. D'autre part, la dénégation du sujet, telle qu'elle fut postulée par Sartre dès la transcendance de l'ego, constitue le fondement commun des conceptions anthropologiques actuelles de la communication. Une description phénoménologique de la communication comme modalité d'existence conduit à épouser les mouvements croisés des consciences désirantes en relation les unes avec les autres, des désirs-sujets conscients d'éprouver leur liberté dans l'échange réciproque qu'ils réalisent au sein de leur création commune.