Abstract FR:

L'ambition cartesienne de porter la philosophie a la certitude releve d'une perspective reformiste, en ce qu'elle pretend ramener la phiosophie a son sens authentique, conforme a l'idee primitive et commune a tout homme, de la philosophie. Cette dimension reformiste de la philosophie cartesienne autorise une relation ambivalents de descartes a ses predecesseurs. En effet, d'un cote, personne avant descartes n'a pratique droitement la philosophie, d'un autre cote, toutes les entreprises philosophiques procedent d'une idee commune de la philosophie, meme si celle-ci est diversement interpretee et que son sens authentique est meconnu. Ainsi, la-meme ou l'opposition de descartes a un philosophe est la plus manifeste, cette opposition n'exclut pas la reprise par des cartes de themes presents dans la philosophie de son adversaire. Ainsi en va-t-il relativement a aristote. Notre travail pretend mettre en evidence cette relation ambivalente de descartes a l'egard de la tradition aristotelicienne d'une sagesse et d'une felicite residant dans la contemplation du divin. Nous analysons l'opposition radicale de descartes a l'ideal aristotelicien et aux themes qui lui furent lies dans ses reprises medievales, tout en mettant a jour la maniere dont descartes reprend et reforme des themes traditionnellement lies a cet ideal. Nous mettons tout particulierement l'accent sur l'attention pretee par des cartes a la notion d'admiratio (thaumazein) dans sa reflexion sur la sagesse et la felicite, et sur les remaniements que descartes lui fait subir pour le rendre conforme a la conception de la sagesse et de la felicite qui est conforme a la vraie philosophie.