La main et la pensée
Institution:
Paris 1Disciplines:
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Abstract FR:
La main est à peine un objet philosophique. Elle n'affleure que de façon sporadique dans les incidentes du discours philosophique. Deux penseurs ont pourtant donne des grandes philosophies de la main. Aristote d'abord, dont la non-définition de la main comme +instrument des instruments ; analogue à l'âme a déterminé la tradition des anthropologies philosophiques (Darwin compris). Paul Valery ensuite, qui a fait de la main l'objet d'une méditation des plus constantes et des plus riches. Tout en dialoguant avec Aristote, Valery soustrait la pensée de la main au modèle instrumental que celui-ci avait proposé plus qu'impose à la philosophie. C'est le même souci qui anime la phénoménologie lorsqu'elle thématise la main : comment penser les "mains" du corps propre? Peut-on dire même que le corps propre "a" des mains ? La pensée de la main est une des lignes de force autour desquelles s'organise le devenir historique de la phénoménologie lorsqu'elle renonce à se faire phénoménologie du corps propre et emprunte les voies (éminemment problématiques) d'une anthropologie phénoménologique (Heidegger, Binswanger, Levinas). Seules peut-être certaines pratiques artistiques (Klee, Kandinsky ou encore Kubin) permettent de véritablement libérer la main et d'en faire vraiment tout autre chose qu'un instrument : le sujet d'une pensée qui est au sens le plus propre une pensée de la main.