"Psychè" et "Nefesh" : les rapports de la psychologie et de la morale chez Aristote et Mai͏̈monide
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Aristote n'a pas conceptualisé la notion de personne, mais on en trouve des aspects dans sa description des fonctions intellectuelles, qui sont spécifiquement humaines. Je me connais à travers mes réalisations théoriques et pratiques (connaissance en acte, œuvres d'art, action de valeur) et dans la permanence de mes qualités intellectuelles et morales. Mise en acte de notre finalité, le bonheur inclut tous les biens, mais d'abord la réussite intellectuelle et morale ; il dépend donc de nous, mais reste soumis aux aléas de la naissance et du hasard ainsi qu'aux difficultés d'une régulation morale. Maïmoide applique le péripatétisme à l'élucidation de l'anthropologie biblique et rabbinique; c'est par l'intellect que l'homme est "à l'image de Dieu". Mais sa théologie l'amène à dépasser l'anthropologie d’Aristote: l'intellection conduit à l'unité et à la volonté d'un créateur et fonde une théodicée de la nature; le perfectionnement moral est indispensable à l'accomplissement spirituel véritable, qui est la prophétie; enfin la Torah est une loi révélée qui garantit pour chacun la possibilité de la réussite morale
Abstract FR:
Aristotle has not formed a definite notion of the human person, but has contributed to it's later development by describing what is specific to the human soul, namely the theoretical and practical foncti ons of the intellect. The human self is not only to be found in the actualization of knowledge but also in practical realizations, either artifacts or moral actions, the latter deriving from moral goodness. Happiness, understood as the fulfillment of human finality, will consequently depend on our decision, within the bounds of our nature, but one happens to fail either by misfortune or for lack of a proper direction. Maïmonides applies his peripatetic views to interprete the jewish anthropology; intellect turns to be what bible calls the "image" of good. But Maïmonides gets rid of aristotle on the main points of his theology: intellection leads to the knowledge of god's unity and will, laying the foundations of a theodicy; moral improvement is necessary to the reach of prophecy, which is the very accomplishment of mond; above all, Torah is a revealed law, and the key to moral accomplishment