J. -P. Sartre et J. Krishnamurti : deux "athéismes" pour une morale
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This study compares the works ofJ. -P. Sartre and J. Krishnamurti. Designated as the future messiah by the theosophical society, he refused this role and made of man's unconditional freedom his main concern. Thus, here are two philosophies focused on freedom and existence. Agreeing with the affirmation that "god is dead", they emphasize the perversion of traditional morals and refuse the help of any religion. So, which morality can be proposed, in this context of urgency characteristic of the chaotic XXth century ? In both cases, man is alone - alleviated from the burden of the past, of falsehood and alienation. But Sartre, who considers only the human sphere, has a difficulty to find a ground for his ethics, and cannot get rid of conflict and violence. According to Krishnamurti, the situation of aloneness leads to the "other" (or "otherness"), when thought becomes aware of its own limitations. After an interesting period of negation, Sartre chooses restless action and pursues positivity - a source of failure. Krishnamurti, rejecting the traditional ways, insists on an attitude based on negation and psychological nonaction, which can stop conditioned behaviors. Then, sensitivity to what is awakes an intelligence that is love and leads to right action. In this aim, Krishnamurti supports a different kind of education that encourages the free flowering of individuals without fear.
Abstract FR:
Ce travail rapproche les œuvres de J. -P. Sartre et de J. Krishnamurti. Désigné comme le futur messie par la société théosophique, celui-ci refuse ce rôle et met la libération inconditionnelle des hommes au cœur de ses préoccupations. Voici donc deux philosophies de la liberté et de l'existence. S'accordant pour déclarer que "dieu est mort", elles soulignent la perversion des morales traditionnelles et refusent le secours de toute religion. Quelle morale alors envisager, dans le contexte d'urgence d'un XXème siècle chaotique ? Dans les deux cas, l'homme est seul - ainsi débarrassé des scories du passé, des mensonges et de l'aliénation. Mais chez Sartre, le repli sur la sphère humaine rend difficile la fondation de la morale et la libération du conflit et de la violence. Chez Krishnamurti, l'homme seul s'ouvre à l' "autre", l'"altérite radicale", dans une liberté venant avec la fin de l'ego, lorsque la pensée prend conscience de ses propres limites. Apres un intéressant négativisme, Sartre valorise une action acharnée et une volonté de positif source d'échecs. Krishnamurti, barrant les voies traditionnelles, prône le rejet du faux et une attitude de non-agir psychologique susceptible de désamorcer les conduites conditionnées. Sa sensibilité à ce qui est éveillé alors une intelligence qui est amour et permet l'action juste. Dans cette perspective, Krisnamurti encourage une éducation différente visant le libre épanouissement d'individus sans peur.