L'horizon métaphysique de la médecine de Descartes
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The Descartes medicine is facing an odd paradox : parangon of the method in his discourse, always promised in his letters, its obvious deficiencies implicate unavoidably to suspect the whole philosopher's work, and particularly the efficiency of the method. Far from following rigorously a synthetic or an analytic order, the medicine is revealing itself to be a compromise of both, where the experientia has got actually the privilege. The explanation of all the physiology with the Cartesian physic is the only part systematically developed. Following the direct observation more than thesis of Galen or Paracelsus, the recombining of the "fabric" of human body has in fact a precarious status because it can be modified by any new discovery. In other respects, the physiology is nothing but a preliminary required for the development of a practical medicine, with pathology, etiology and therapeutics. Sparse in all the corpus, the many indications once got together reveal an important implication of the mind. It is then proved that the real subject of the Cartesian medicine is not the body alone, but the body causing pain in the soul. The incompletion of Cartesian medicine appears to result from a dual difficulty : on the one hand to discover all the wheels of the bodily machine, and on the other hand to understand the union of mind and body, which is only really known by god.
Abstract FR:
La médecine de Descartes est confrontée à un étrange paradoxe : parangon de la méthode dans le discours, sans cesse annoncée dans sa correspondance, elle souffre pourtant de carences manifestes qui jettent un inévitable soupçon sur la cohérence de l'ensemble de l'œuvre du philosophe, et plus particulièrement sur l'efficacité de la méthode elle-même. Loin de suivre rigoureusement un ordre synthétique ou analytique, la médecine se révèle comme un compromis des deux, ou l'experientia jouit de fait d'une place privilégiée. L'explication de toute la physiologie par la physique cartésienne est la seule partie développée systématiquement. Suivant plutôt l'observation directe que les thèses de Galien ou de Paracelse, la recomposition de la "fabrique" du corps humain jouit de fait d'un statut précaire en ce qu'elle se trouve mise en cause par toute nouvelle découverte. Par ailleurs, la physiologie n'est qu'un préliminaire nécessaire à l'élaboration d'une médecine pratique comprenant pathologie, étiologie et thérapeutique. Epars dans l'ensemble du corpus, les nombreux indices une fois rassembles révèlent l'intervention massive de l'âme. Il s'avère alors que le véritable sujet de la médecine cartésienne n'est pas le corps seul, mais le corps en ce qu'il est pour l'âme cause de douleur. L'inachèvement de la médecine apparait donc comme la conséquence d'une double difficulté, d'une part pour saisir tous les rouages de la "machine" corporelle, et d'autre part pour comprendre l'union de l'âme et du corps qui n'est connue véritablement que de dieu seul.