Abstract FR:

Toute musique ne serait qu'un mémorial. Le chapitre un, partant de "Wozzeck" de Berg, montre en quoi consiste l'héritage d'un compositeur lorsqu'il s'attaque à un genre donné dans le cadre d'un système musical donné. Le chapitre deux se demande si le timbre a une mémoire à partir du cas singulier de la clarinette : tout instrument engendre-t-il forcement des modes d'écriture types ou n'est-il qu'un objet inerte que le compositeur s'approprie ? Le chapitre trois, consacré à "A-Ronne" de L. Berio, analyse comment le matériau littéraire de l'œuvre sert de guide d'un voyage à travers l'histoire de la musique, l'histoire de l'art et même la vie quotidienne. Le chapitre quatre aborde le problème de la constitution de la forme musicale et du rôle de la mémoire dans la perception musicale. Le chapitre cinq rattache l'hypothèse de l'existence de "mémoires" de la musique à une théorie esthétique de la répétition. Enfin, le chapitre six met en évidence le statut d'inter-science de l'esthétique musicale et pose le problème de sa méthode tandis que le chapitre sept rassemble les résultats provisoires d'une recherche forcement inachevée en une méditation sur la postmodernité musicale. Les mémoires de la musique ont à se confronter à ce stockage intégral de l'information propre à la culture d'aujourd'hui. Loin de conforter des tendances réactives, cela implique pour le compositeur une re-composition et non un re-cyclage qui pose avec toute sa force la question de l'avenir de l'art. Ce que peuvent être les mémoires et l'avenir de la philosophie est envisagé en filigrane.