Les grandes fonctions mentales chez Abhinavagupta
Institution:
Paris 4Disciplines:
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Abstract EN:
Abhinavagupta, a philosopher of Cashmere - end of Xth century beginning of the XIth century - was regarded by his contemporaries as a thinker of genius who managed to synthesize various doctrines: tantrism of different tendencies, Jainism, Tibetan and Chinese Buddhism, all alive in the neighboring territories. He belongs to the sivaite current of this Northern Province which studied closely the human psyche. Our knowledge, starting from our perception and memories, achieves itself in the speech act, which derives from an original energy regained by uttering mantras: it is, as the Greek would say, an anabasis which takes us back to the first principle. Thus, there is a creative move bearing here on activities of the yoga type which aims at developing latent faculties. The imagination is then summoned. Once the awareness of the mantras what we have is not, as Sankara thought, a subject who beard the states of mood. This consciousness gets hold of itself indefinitely: it is vimarsa. This freedom corresponds to a will, one of the basic mental functions, the desire must be sublimated and then brings us relief, the pleasures (bhoga) raise us to a state of bliss and serenity (ânanda), but we do not renounce the world.
Abstract FR:
Abhinavagupta philosophe du Cachemire - fin du Xe, début du XIe siècle - est reconnu par ses contemporains comme un penseur de génie qui a su faire la synthèse de doctrines très variées : tantrisme (tantrism) de diverses tendances, jainisme, bouddhisme, tibétain et chinois, des territoires voisins. Il se rattache au courant sivaïte de cette province septentrionale qui a étudié de très près le psychisme humain. Notre connaissance part de la perception et des souvenirs pour s'épanouir dans la parole, issue d'une énergie spirituelle retrouvée dans un dessein de maitrise, par la formulation des mantras : c'est, diraient les grecs, une "anabase" qui nous fait retourner au principe premier. Il y a donc un élan créateur qui se porte ici sur des activités de type yoga pour développer des facultés latentes. On fait alors appel à l'imagination. La prise de conscience des mantras nous élève à la pensée de la "réalité suprême", ce qui est aussi la fonction de la mémoire, réapparition dans le présent d'expériences antérieures, réminiscence. Contrairement à l'opinion de Sankara, le plus célèbre penseur du cachemire, il ne s'agit pas d'un sujet qui porte les états d'âme. Cette conscience se ressaisit elle-même d'une façon infinie; c'est vimarśa. Cette liberté correspond à une volonté, fonction mentale essentielle, le désir doit être sublime et nous porter la délivrance, les plaisirs (bhoga) vers l'état de félicité et de sérénité (ânanda), mais on ne renonce pas au monde.