Connaissance et idéologie chez Lukacs
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This work puts the problem of the relation between knowledge and ideology coming from Lukacs's work. The problem can be formulated in these words: can we establish objective criterions in order to distinguish clearly knowledge from ideology? Is there an Archimedean point which would be used as base of such a distinction? If there is not, must we admit objective knowledge must be absorbed into ideology? Can we not perceive, however, a certain idea of objectivity, not absolutely founded, but capable at least to supply us our action's criterions, be it so for a limited period of historical time? We followed the problem starting from Lukacs's fundamental works and we tried to penetrate the logical necessity which has pushed him to revise later his own concepts established into history and class conscience. Researching the objective foundation of the knowledge we stroke against ontological problem. We refused one can establish a marxistic ontology as long as he conserves his Hegelian presuppositions. We did not also admit that action can solve the problem of the reality of thought. We concluded that solution depends on historical conditions which cannot be determinate beforehand. The identity subject-object is also carried away towards this solution. This identity is legitimatized only as methodological or moral demand. Then, we followed this conclusion on the field of society's theory, relying on class conscience concept. This perspective was completed into the examination of the relation between liberty and necessity. We examined the possibility of a theodicy, basing on latent ideas into m. Weber's work on Protestantism and we liked this theory more than Beckett's theory of a god-tailor. The last chapter is devoted to the reification as the objective foundation of ideology according to Lukacs's ideas.
Abstract FR:
Cette thèse pose le problème du rapport entre la connaissance et l'idéologie à partir de l'œuvre de Lukacs. Le problème peut se formuler comme suit: peut-on établir des critères objectivent valables en vue d'une distinction solide entre la connaissance et l'idéologie? Si un tel point archimédien n'existe pas, alors faut-il admettre que la connaissance dite objective doive être absorbée dans l'idéologie? Ne pourrait-on pas concevoir, malgré tout, une certaine idée d'objectivité, non pas absolument fondée, capable du moins de nous procurer les critères de notre action, ne serait-ce pour une période limitée de temps historique? Nous avons suivi le problème à travers les œuvres principales de Lukacs et en même temps nous nous sommes efforcés de percer à jour la nécessité logique qui l'a poussé à réviser ultérieurement les notions centrales établies dans histoire et conscience de classe. En recherchant le fondement objectif de la connaissance nous nous sommes heurtés au problème ontologique. Nous avons rejeté l'idée que l'on peut établir une ontologie marxiste aussi longtemps que l'on insiste sur ses présuppositions hégéliennes. Dans ce sens, nous repoussons l'idée que l'activité pratique en elle-même peut résoudre le problème de la réalité de la pensée. Nous avons conclu que la solution du problème dépend des conditions historiques qu'on ne peut pas déterminer à l'avance. La solution du problème de l'identité sujet-objet s'entraine vers la même direction. La rupture que nous avons constatée, nous l'avons suivie ensuite sur le terrain de la théorie de la société à partir de la notion de conscience de classe; perspective qui s'intègre dans l'examen du rapport entre la liberté et la nécessité. Nous avons examiné la possibilité d'une théodicée à partir des idées latentes dans l'œuvre de M. Weber sur le protestantisme et nous l'avons trouvée préférable à la théorie de dieu-tailleur de Beckett.