Heidegger et le problème du néant
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The problem of nothingness is generally neglected by the philosophers. Heidegger is on the contrary interested in it. Must we mention nothingness? What is the utility of the question? Why don't we usually give it some importance? The question is thrown out by logicians and theologians, who are only interested in the entity. Nothingness stays then in the forgetfulness. Now Heidegger shows us that in anguish we meet it, and therefore it has an actuality. In anguish, the dasein experiences the nothingness and goes through the ontological experience. Accordingly nothingness is what allows us to go beyond the entity towards the being : it's preemently the metaphysical question. But it isn't only a question, because the dasein is the place of the going beyond. In that case forgetting the question amounts forgetting also the being of the dasein. Why does the dasein omit its being? It's the work of the nichten, which nichtet without stopping in the being. This being, because of its sheltering nothingness whose essence is the nichten, nichtet and goes out so far as to be forgotten. It isn't then surprising that philosophy has ignored nothingness and has reduced metaphysics to an interrogation about the entity. In order to go towards the being, Heideggers sole preoccupation, we must just as the poet listen to the silence of the being. The thought must pose the problem of nothingness, because only it can allow a going beyond of the entity towards the being, and also there's no philosophy without a quest of the meaning of the being.
Abstract FR:
Le problème du néant est généralement négligé par les philosophes. Heidegger au contraire s'y intéresse. Faut-il poser le néant? Quelle est l'utilité de la question? Pourquoi ne lui accordons-nous habituellement pas d'importance? La question est repoussée par les logiciens et les théologiens qui s'intéressent seulement à l'étant. Le néant demeure donc dans l'oubli. Or Heidegger nous montre que dans l'angoisse nous le rencontrons, qu'il a donc une effectivité. Dans l'angoisse, le dasein fait l'expérience du néant et réalise l'expérience ontologique. Le néant est donc ce qui permet de dépasser l'étant vers l'être : c'est la question métaphysique par excellence. Mais ce n'est pas qu'une question car le dasein est le lieu du dépassement. Oublier la question revient alors à oublier l'être du dasein. Pourquoi le dasein omet-il son être? Pourquoi la philosophie néglige-t-elle le néant et l'être? C'est l'oeuvre du néantissement qui néantit sans discontinuer dans l'être. Le néantissement limite l'angoisse et égare le dasein dans l'étant; ainsi il lui dissimule son être. Cet être, parce qu'il abrite le néant dont l'essence est le néantissement, néantit et se retire jusqu'à se laisser oublier. Il n'est donc pas étonnant que la philosophie ait ignoré le néant et ait réduit la métaphysique a une interrogation sur l'étant. Pour aller vers l'être, unique préoccupation de Heidegger, il faut se mettre, comme le poète, a l'écoute du silence de l'être. La pensée doit poser le problème du néant parce que lui seul permet un dépassement de l'étant vers l'être et qu'il n'y a pas de philosophie sans recherche du sens de l'être.