L'intersubjectivité dans l'œuvre de Jean-Paul Sartre et Emmanuel Levinas
Institution:
AmiensDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis proposes to analyze a problem that haunts modern philosophy since Descartes : the problem of the knowledge of others in an intersubjective world. Indeed, the radical gesture by which Descartes inaugurated modern philosophy, its desire not place undue reliance status as objects of undoubted knowledge of the cogito, raises the thorny problem of the knowledge of the other who did this indirectly through his body. From the questioning of the knowledge of the other, which provides also the starting point of our research, this thesis shows precisely the great seed of this problem in the 20th century, especially from the time when Edmund Husserl, reconnecting with the radical starting point of the Cartesian philosophy, looking for a new phenomenological method for philosophy. It's in his lectures presented at the Collège de France in 1929, Cartesian Meditations, translated into French by Emmanuel Levinas and Gabrielle Peiffer, Husserl attempts to solve the problem of knowledge of each other and the status of the intersubjective world bequeathed by Cartesian approach.This thesis shows the most unsatisfactory aspect of the solution proposed by the phenomenology of Husserl the problem. This issue will be a very important reflection developed in part by Sartre in Being and Nothingness and secondly by Emmanuel Levinas, particularly in Totality and Infinity and Otherwise than Being or -delà gasoline. This work, conducted an "original" analysis of the answers given by Sartre and Levinas to the problem of knowledge of others and intersubjective world configuration by showing the importance of their reflections on otherness, on the role of corporeality and the theme of the opacity in the knowledge of the other too often neglected by the Cartesian tradition, then by Husserl's phenomenology. This analysis has led us to consider the proper ethical issues two critical positions Sartre and Levinas develop towards Husserl. From different perspectives, the question of the knowledge of others is strengthened in both cases by a deep reflection on the responsibility
Abstract FR:
Cette thèse se propose d'analyser un problème qui hante la philosophie moderne depuis Descartes : le problème de la connaissance d'autrui dans un monde intersubjectif. En effet, le geste radical par lequel Descartes inaugure la philosophie moderne, sa volonté de n'accorder un statut de certitude qu'aux objets de la connaissance indubitable du cogito, soulève le problème épineux de la connaissance de l'autre qui ne se présente qu'indirectement, par le biais de son corps. A partir du questionnement sur la connaissance de l'autre qui fournit d'ailleurs le point de départ de nos recherche, cette thèse montre avec précision la grande postérité de ce problème au 20ème siècle, notamment à partir du moment où Edmund Husserl, en renouant avec le point de départ radical de la philosophie cartésienne, cherche une nouvelle méthode phénoménologique pour la philosophie. C'est dans ses leçons présentées au Collège de France en 1929, Les méditations cartésiennes, traduites en français par Emmanuel Lévinas et Gabrielle Peiffer, que Husserl tente de résoudre le problème de la connaissance de l'autre et du statut du monde intersubjectif légué par la démarche cartésienne. Cette thèse montre l'aspect très insatisfaisant de la solution proposée par la phénoménologie husserlienne à ce problème. Ce problème fera l'objet d'une réflexion très importante élaborée d'une part par Jean-Paul Sartre dans L'Être et le néant et d'autre part par Emmanuel Levinas, notamment dans Totalité et infini et Autrement qu'être ou au-delà de l'essence. Ce travail, déroule une analyse "originale" des réponses données par Sartre et par Levinas au problème de la connaissance d'autrui et de la configuration du monde intersubjectif en montrant toute l'importance de leurs réflexions respectives sur l'altérité, sur le rôle de la corporéité et le thème de l'opacité dans la connaissance de l'autre trop souvent délaissé par la tradition cartésienne, puis par la phénoménologie husserlienne. Cette analyse nous a conduits de prendre en considération les enjeux proprement éthiques des deux positions critiques que Sartre et Levinas élaborent à l'égard de Husserl. A partir de perspectives différentes, la question de la connaissance d'autrui est renforcée dans les deux cas par une réflexion en profondeur sur la responsabilité