Clinique et critique de la mémoire : Deleuze et l'Argentine
Institution:
Paris 8Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Inscribed in a philosophical reflection on time and its dynamics, this research deals with the hegemonic representation of the concept of memory of the State terrorism in Argentina, and proposes a critique of it based on the philosophy of Gilles Deleuze.When a traumatic event acts as a turning point in a lifetime; when we are confronted with the experience of a time out of control, whose duration follows the rhythm marked by the event; when the veracity of the memory loses all interest in the face of the commotion and the metamorphosis of the subjectivity that it provokes; that is when the questions emerge: What is memory? What is the past and how to preserve it for us?In the horizon outlined by these questions, this work tries to put in practice, through the introduction of the Deleuzian philosophy in the field of memory studies, a critique of the uses and ways of understanding the notion of memory. The link that our work establishes between these fields of thought so far split, complicates the current understanding of the concept of memory in Argentina, while proposing new landscapes to be explored based on Deleuze's philosophy. In this way, this thesis proposes a reading of Deleuze's work marked by a regional perspective, and a theoretical opening to other possible - and deeply problematic - ways of thinking about the concept of memory.
Abstract FR:
S’inscrivant dans une réflexion philosophique sur le temps et sa dynamique, cette recherche porte sur la représentation hégémonique du concept de mémoire du terrorisme d’État en Argentine, et propose une critique de cette représentation à partir de la philosophie de Gilles Deleuze. Lorsque nous sommes confrontés à un événement traumatique qui représente un moment charnière dans le temps d’une vie ; lorsque nous faisons l’expérience d’un temps déchainé dont la durée suit le rythme marqué par l’événement ; lorsque la véracité du souvenir perd tout intérêt face aux bouleversements de la subjectivité qu’il suscite ; alors surgissent des questions : qu’est-ce que la mémoire ? Qu’est-ce que le passé et comment le garder pour nous ? Dans l’horizon tracé par ces interrogations, l’analyse proposée dans ce travail cherche à mettre en pratique, à travers l’introduction de la philosophie deleuzienne dans le domaine des études de mémoire, une critique des usages et des manières de comprendre la notion de mémoire. Le rapprochement de ces domaines de la pensée – jusqu'à présent scindés – complexifie la compréhension courante du concept de mémoire en Argentine, mais produit aussi une ouverture vers de nouveaux enjeux de la philosophie deleuzienne. Ainsi, à travers cette thèse, nous proposons une lecture marquée par une perspective régionale de l’œuvre de Deleuze, et une ouverture théorique à d’autres manières possibles – et profondément problématiques – de penser le concept de mémoire.