thesis

L'intentionnalité pratique entre causes et raisons

Defense date:

Jan. 1, 2008

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Institution:

Paris, EHESS

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

What is an intentional action? How do intentionality, rationality and having a reason to act relate? The debate between reasons and causes is badly put: the real question is not whether the relationship between intention and action is causal or not, but whether what makes an action intentional is a natural fact, or a form of description (Anscombe). Acting intentionally does require possession of the description under which the action is intentional, so intentional action is best approached by reasons. Having an intention is not willing: the intention is not the start of action, but a first-personal action-thought or -'practical knowledge. " The antinomy between reasons and causes really stems from the asymmetry of psychological verbs (Wittgenstein). For action verbs too are psychological verbs, even though they relate to happenings that take place outside our bodies. Causal explanations of action are typically third-personal, whereas reasons are always first-personal. Confusions between theses two standpoints lead to tremendous errors on the nature of practical rationality. The distinction between reasons and causes really becomes insightful when applied to moral psychology: it sheds light on the question of reason and motivation. Practical reasoning leads to action, and therefore motivates; but it is also defeasible (or non-monotonic). If reasons for action never are complete, why act on them? Various forms of skepticism are envisioned. I conclude that practical reasoning is a genuine form of inference, but a material, not a formaI one, in which will and intelligence melt (Aristotle). I finally advocate an expressivist account of practical reasoning.

Abstract FR:

Qu'est-ce qu'une action intentionnelle? Quel est le rapport entre intentionnalité, rationalité et raisons d'agir? La discussion des causes et des raisons en philosophie de l'action est brouillée: la vraie question n'est pas la relation, causale ou non, entre intention et action ; mais savoir si ce qui rend une action intentionnelle est un fait naturel, ou une forme linguistique. Or on ne peut agir intentionnellement sans maîtriser la description de son action. L'intention doit être soigneusement distinguée de la volonté motrice: l'intention n'est pas l'initiation d'un mouvement mais une pensée d'action en première personne, une «connaissance pratique» (Anscombe). La véritable origine de l'antinomie des causes et des raisons est l'asymétrie des verbes psychologiques (Wittgenstein), dont les verbes d'action font partie. L'explication causale est un point de vue de troisième personne, alors que le point de vue des raisons est en première personne. Leur confusion mène à des erreurs massives sur la rationalité pratique. C'est surtout dans le domaine de la psychologie morale que la dispute des causes et des raisons prend sens: elle éclaire la question du rapport entre motivation et raison d'agir. Le raisonnement pratique débouche sur l'action donc motive, mais sa principale caractéristique est sa défaisabilité : aucune raison n'est absolue, donc pourquoi la suivre? Diverses formes de scepticisme sont envisagées. On aboutit à la conclusion qu'il y a bien une inférence pratique, dans laquelle raison et volonté viennent se tondre (Aristote). L'inférence pratique est matérielle et non tonnelle. On jette enfin les bases d'une théorie expressiviste du raisonnement pratique.