Du portrait ressemblant à l'excès de détails : le daguerréotype, une technique à l'épreuve de l'art
Institution:
Paris 1Disciplines:
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Abstract EN:
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Abstract FR:
Dans quelle mesure la question de la ressemblance est-elle essentielle à la formation d'une esthétique de la photographie à l'ère de son invention? Quels en sont les enjeux à une époque où le nouveau médium expérimente une technique inédite dans le genre artistique du portrait? Nous partons de l'hypothèse que les premières épreuves photographiques se caractérisent par une dichotomie fondamentale entre un art de la représentation et un art de l'enregistrement. À cette époque, esthétique et technique sont étroitement liées et si les photographes se révèlent conscients des possibilités offertes par le nouveau médium, ils sont aussi continuellement confrontés à la tradition picturale. Notre approche cherche ainsi à croiser théorie et histoire, technique et esthétique dans le but d'examiner la construction de la ressemblance sous ses multiples aspects. Le portrait daguerréotype (1830-1855) matérialise la réflexion contemporaine sur la question de la ressemblance qui se présente construite autant qu'exacte. Le rôle crucial des détails dans la construction des portraits daguerréotypes nous a conduits à l'analyse des photographies et à l'étude des textes, de la production à la réception des images. La fonction paradoxale que ces détails exercent au sein des épreuves est symptomatique de la dualité de la ressemblance photographique, scindée entre un excès de précision et une extrême composition des images. La fonction du détail à l'intérieur de la composition des images, aléatoire ou participant à leur construction, ouvre une question plus vaste : celle du paradoxe de la représentation ressemblante et pourtant enregistrée.