Le retour du travail dans le politique : une voie pour l’émancipation du sujet indigène en Amérique latine
Institution:
Paris 8Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The entry into the common space of the natives is crucial to the creation and consolidation of a political space within the Andean region in Latin America. The constitution of a real political space depends on the recognition of the Indians, who have been neglected for a long time. The acknowledgement of the natives as political subjects is essential and goes hand in hand with a sentiment of emancipation, required due to their oppressed condition since the colonization. A first step should be to denounce the approach assimilating their identity into different categories, to conceal their specific features and hide their oppressed condition. We must bring into light the real process of political subjectivity of the natives. Moreover, the notion of work gives us two different interpretations of this political subjectivity. First is to analyze history from the subject’s point of view, who found in the organization of the labor tasks the carrying out of his condition. Second is to see, as ironic as it may be, how this notion of work allows us to understand the notion of collective subject which leads us to their interpretation of political actions as well as their project of emancipation. Think the native as collective subject returns to build a critical notion of citizenship has been raised by such Arendt, who was to work out of politics. A thought of emancipation is actually a native questioning of categories that run our current political life.
Abstract FR:
L'espace politique étant le lieu du partage entre tous les membres d’une communauté, il ne saurait s'instaurer en niant une partie de la population. Ainsi, l’entrée du sujet indigène dans l’espace commun est déterminante pour la naissance et la consolidation d’un espace politique au sein de la région andine de l’Amérique latine. Le cas équatorien, central par la présence des plus importantes organisations indigènes latino-américaines, nous permet d’élargir notre réflexion au reste des pays andins et d’ouvrir un questionnement sur une nouvelle pensée politique. La reconnaissance de l’indigène comme sujet politique s’avère indispensable et, puisqu’ils ont, depuis la colonisation, témoigné d’une existence opprimée, l’exigence d’une pensée de l’émancipation à leur égard s’impose. Un premier geste nécessaire est celui de dénoncer les approches qui ont décidé une définition de l’identité du sujet indigène en l’assimilant à des catégories qui masquent la particularité de sa condition d’opprimée. Il s’agit ainsi de mettre en lumière le véritable processus de subjectivation politique de l’indigène. A ce propos la notion du travail nous offre deux entrées d’interprétation, la première est celle de relire l’histoire à partir du point de vue du sujet indigène, qui a vu dans l’organisation du travail le lieu de réalisation de sa condition opprimée. La deuxième, celle de voir en quoi paradoxalement c’est la notion de travail dans le monde indigène qui nous permet de comprendre le sujet collectif, qu’à la fois nous ouvre sur la lecture de son action politique et son projet d’émancipation. Penser l’indigène en tant que sujet collectif revient à ériger une critique à la notion de citoyenneté telle qu’a été posée par Arendt, qui consistait à sortir le travail du politique. Une pensée de l’émancipation indigène est en fait une remise en question des catégories qui dirigent notre vie politique actuelle.