thesis

Paradoxe, problème, désidentification : recherches sur la philosophie française contemporaine

Defense date:

Jan. 1, 2008

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Institution:

Paris 8

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

The difficulty there is in distinguishing the common ground or unity of contemporary French philosophies (Deleuze, Foucault, Derrida) comes from the fact that these philosophies work out through some disjunctive force in thinking. But the power of the disjunctive is also the feature that they share and which produces between them slanted irregular relationships. Paradox produces sense as difference. And on that difference depend both common sense and the specification of the normal rules of communication. The creation of a problem reveals the discontinuous nature of rationalizing processes. Its emphasis shows not a removed foundation but a repeated demonstration of chance. Disidentification in literary or conceptual writing as well as in unconscious desire grows a subject into impersonal forms of Becoming, by force unrelated and broken down. Within the paradox, within the problem, within disidentification, nothing stands before disjunction and the claim of unrelatedness, neither originary question, nor beginning ; and no one knows in advance, for any individual or philosophy, how many lives they are owed. These operations lead to greater stress laid on Deleuze and Foucault rather than Derrida; they are bound to confront this risk: the very difference of philosophy becoming disidentified. Foucault’s questionings of history open up two paths that remain exclusive: angry lucid present-time emancipation, ethical care of the self. Deleuze’s concept is produced by an acceleration of the desiring process triggered inside the thinking by some singular exterior case. But, cut from the case, the infinite speed of the concept gives it but self-referring consistency. The particular drive of these philosophies comes from having themselves laid out those problem features, leaving us to experience them as promontories of thinking.

Abstract FR:

La difficulté que nous rencontrons à cerner l’unité ou le commun des philosophies françaises contemporaines tient à ce que ces philosophies (celles de Foucault, Deleuze et Derrida) opèrent au travers d’une force disjonctive de la pensée. Mais cette force du disjonctif est aussi le point qui les relie, produisant entre elles des rapports obliques et irréguliers. Le paradoxe produit le sens comme différence. Et de cette différence dépendent le bon sens répartiteur et la spécification des règles normales de la communication. La création d’un problème manifeste la discontinuité des processus de rationalisation. Son insistance n’indique pas un fondement retiré mais une affirmation répétée du hasard. La désidentification, dans l’écriture littéraire ou conceptuelle et dans le désir inconscient, singularise un sujet dans des devenirs impersonnels, nécessairement disparates et morcelés. Dans le paradoxe, le problème ou la désidentification, rien ne préexiste à la disjonction et à l’affirmation du non-rapport, ni question originaire, ni commencement, et nul ne sait d’avance pour un individu ou pour une philosophie combien de vies leurs sont dues. Ces opérations conduisent à porter l’accent sur Deleuze et sur Foucault plutôt que sur Derrida. Elles mettent nécessairement en jeu le risque d’une désidentification de la différence philosophique elle-même. Les problématisations foucaldiennes ouvrent deux voies qui apparaissent incompatibles : l’émancipation contemporaine, lucide et rageuse, et le souci de soi éthique. Le concept deleuzien est produit dans l’accélération du mouvement suscité par un cas singulier. Mais, détachée du cas, la vitesse infinie du concept ne lui donne plus qu’une consistance auto-référentielle. La force singulière de ces pratiques critiques est d’avoir disposé leurs propres points de dessaisissement ; à nous d’en faire des promontoires de la pensée.