Theorie und Praxis der Freundschaft bei Friedrich Nietzsche
Institution:
Paris, EPHEDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
Friendship plays an outstanding role in Friedrich Nietzsche’s life and work. His oeuvre is very rich in references to the concept of friendship. Yet, there has been surprisingly little research on this topic so far. Nietzsche clearly recognizes the ambivalence of friendship. The present thesis is an effort to analyse the dialectic of friendship and to conceptualize it with Nietzsche. We examine Nietzsche’s concept of friendship: as a necessity and, at the same time, an unreachable ideal; as a sublation of the established opposition between friend and enemy; in its relation to the concept of “star-friendship”; in its transition to the status of “ghosts of friends”; with respect to breaking up friendships; with respect to his “Hymn to Friendship”. Nietzsche may have been the last great writer for whom friendship represents the existential problem of a philosopher and the vital medium of his thought. According to him, philosophy is a spiritual exercise; his efforts consequentially aim at living in friendship, learning in friendship and teaching in friendship. We examine a series of case studies: the close friendship with Wagner, the confraternity with Overbeck at Basel, the “monastery of free spirits” with Meysenbug and Rée at Sorrento and the so-called “holy trinity” with Rée and Salomé. A culminating point in Nietzsche’s oeuvre is §279 of the “Gay Science”. Due to the vital importance of this aphorism on “star-friendship”, we devote an extensive analysis to it. Finitude and a kind of persistence of friendship even after its break-up are intertwined here. We also reconstruct the genesis of this aphorism, making use of textual pre-stages archived at Weimar.
Abstract FR:
Le mérite de Nietzsche, qui est représenté dans notre étude, est d'avoir cherché à élucider la « dialectique de l’amitié » de manière philosophique. On retrouve dans son œuvre des traces nettes d'une confrontation philosophique continue avec le thème de l'amitié qui parsèment ses écrits, ses fragments posthumes et ses lettres. Bien que le mot « amitié » revienne très souvent et que le sujet de l'amitié soit très important dans ses écrits, il a jusqu'à ce jour été très peu question d'« amitié » dans la littérature secondaire sur Nietzsche. Nietzsche est peut-être le dernier philosophe pour qui l'amitié représente, de façon presque antique, la forme de vie du philosophe et le véhicule de la pensée. La philosophie est considérée comme un exercice intellectuel, comme un travail sur soi-même dans lequel la théorie s'allie à la pratique. Nietzsche démontre un souci permanent de vivre, d'apprendre et d'enseigner dans l'amitié. Le présent travail se propose d’analyser sa théorie et sa pratique de l’amitié selon des exemples dans son parcours : l'« Idylle de Tribschen » avec Wagner, « l'amitié de table, de maison et de pensée » de Bâle avec Overbeck, le « cloître pour esprits libres » de Sorrente avec Meysenbug et Rée ainsi que la « Trinité » intellectuelle, la « Heilige Dreieinigkeit », avec Rée et Salomé. Ce qui apparaît, c'est la diversité que revêt la notion d'amitié de Nietzsche. L'idée que l'amitié est empreinte de différends, d'instabilité et de changement accompagne l'œuvre de Nietzsche. Il s'avère qu’un aspect important de sa pensée a été ignoré : son inventaire des dangers et de l'impossibilité de l'amitié, ce pourquoi le sens de la notion « ami » doit être redéfini.