Assurabilité et développement de l'assurance dépendance
Institution:
Paris 9Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The private long-term care insurance (LTCI) market is a puzzle, in France and in several developed countries (United-States, Spain, etc. . . ). The long-term care insurance market is small, yet long-term care is one of the largest uninsured financial risks facing the elderly. In addition public insurance is small in most countries. This research develops a new analysis of this long-term care insurance puzzle. It examines, on the basis of a new data set for France, whether the limited size of the insurance market is explained by market failures, or whether this sub optimal result is linked to institutional reasons ? The research leads to four results. In the first part, I argue that it is possible to push back the insurability frontier for long-term care at home. In the second part, I illustrate how individual preferences may lead some persons not to seek insure, and this for at least two reasons : an incomplete insurance contract ; current and expected health condition has a strong e§ect on wealth utility. On the basis of my data set, I argue that long-term care insurance can become a mass product particularly appreciated by middle classes. In the last part, I show, using standard tests, that there is no adverse selection on the private long-term care insurance market. This could be explained by offsetting effects. In view of these four results, I argue that the current limited size of LTCI market can be better explained by institutional reasons (social insurance criteria, tax disincentives) rather than by market failure. There are no economic obstacles to the development of this market. Nevertheless, a small share of the population will prefer not to insure
Abstract FR:
L'assurance dépendance des personnes âgées constitue en France et dans de nombreux autres pays développés (Etats-Unis, Espagne, etc. . . ) une énigme. Pourquoi le marché de l'assurance dépendance ne se développe pas davantage alors que la dépendance représente un risque financier très important pour les personnes âgées et que l'aide publique est dans la plupart des pays très insuffisante ? Cette thèse propose une étude originale du marché de la dépendance et apporte une réponse nouvelle à cette énigme. Elle étudie si le rationnement du marché s'explique par des raisons liées au fonctionnement des marchés (explications le plus souvent retenues par la littérature) ou si cet équilibre sous optimal découle de raisons plus institutionnelles. Cette recherche aboutit à 4 résultats. Dans une première partie, elle montre, à partir de données originales, qu'il est possible de repousser la frontière de l'assurabilité sur le risque dépendance notamment sur la prise en charge à domicile. Dans une seconde partie, elle montre que les préférences individuelles peuvent pousser certains agents à ne pas s'assurer et ceci pour au moins deux raisons : soit parce que le produit proposé n'est pas un produit de pleine assurance ; soit parce que leur état de santé effectif ou anticipé a un effet très fort sur la valorisation de leur richesse. Nous disposons également d'un portefeuille d'individus assurés. Les résultats obtenus à partir de ces données inédites en France indiquent que le contrat dépendance a vocation à devenir un produit de masse, particulièrement apprécié des classes populaires et moyennes. Enfin dans une troisième partie, les tests standards concluent à partir de nos données à une absence d'antisélection sur le marché français de l'assurance dépendance. Cette absence d'antisélection pourrait s'expliquer par des phénomènes de compensation. A partir de ces quatre résultats, nous pouvons avancer que le faible développement du marché français de l'assurance dépendance ne s'explique pas par une défaillance de marché dans la couverture de ce risque mais par des raisons plus contextuelles et institutionnelles (critères d'allocation de l'aide publique, fiscalité désavantageuse par rapport aux contrats d'assurance, etc. . ). Cependant, une partie de la population, en raison de ses préférences, continuera rationnellement à ne pas s'assurer