Épistémologie post-critique et scepticisme : perception, comportement et rationalité dans l'épistémologie de Thomas Samuel Kuhn
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Paris 1Disciplines:
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Ce travail repose sur l'idée que le scepticisme est le problème central de l'épistémologie. Platon critiquant les sophistes. Descartes essayant d'apporter une réponse aux doutes pyrrhoniens, Kant et Popper se battant contre Hume en sont les illustrations. Kuhn a été violemment attaqué pour avoir exprimé ce qui semble être certaines des idées centrales de l'irrationalisme sceptique : négation de la vérité, rejet de la raison, relativisation du progrès. Nous défendons dans cette recherche, l'idée que pour comprendre Kuhn, il faut comprendre sa théorie de la perception laquelle se trouve à l'origine de son rejet de l'épistémologie traditionnelle. Contrairement à la théorie classique qui veut que la perception soit une espèce de processus double dans lequel nous sentons puis interprétons, il défend l'idée que la sensation est une réaction de l'organisme aux stimuli environnementaux. Cette réaction est conçue comme étant le terme d'un processus linguistique, social et culturel. Par cela, il ouvre la porte à la naturalisation de l'épistémologie, car la connaissance devient une part de la perception. Quand on comprend cette naturalisation, la centralité du paradigme peut être comprise. Nous avons essayé de mettre en évidence la différence entre paradigme et théorie et expliquer le sens propre de la notion d'«exemple exemplaire ». Nous pouvons alors expliquer pourquoi l'œuvre de Kuhn est une critique du nationalisme traditionnel, du fait qu'il rejette les critères traditionnels de l'évaluation : vérification, falsification, simplicité, etc. , comme idéalisations qui correspondent peu ou mal a la pratique réelle de la science. L'étude souligne le fait que ce rationalisme cartésien est remplacé dans les écrits de Kuhn par un rationalisme darwinien, dans lequel la notion de lutte pour la vie prend une place éminente. Nous concluons que l'œuvre de Kuhn, à coté de celles de Hanson, Sellars, Feyerabend entre autres, ouvre un nouveau chapitre dans l'histoire de la philosophie. Ce chapitre, qui est celui du rejet complet du cartésianisme, pourrait être celui de la naissance d'une nouvelle tradition.