thesis

L'Etat et le droit modernes : présupposés anthropologiques

Defense date:

Jan. 1, 2004

Edit

Disciplines:

Authors:

Directors:

Abstract EN:

What is behind the current attraction of human rights, the rule of law and democratic society? What is the vision behind political modernity? This piece of work tries to bring out and question such a representation by understanding its historical emergence, its values as well as of its limits. In short, it proposes a critic without denying the ideal of freedom that it continues to feed. The analysis of various components relating to this fundamental query, about the precedence of law or state, the twists and turns of the rule of law, or the respective weight of law and state in any political organization, requires a scrutiny of anthropological sources of different types of social organization. The following observation becomes unavoidable: we are in the era of the individual that, till then, was alienated, submitted to a globalizing conception; modernity corresponds then to a shift move from "individu-sujet" to "sujet-individu". We tried to understand the importance of the concept of individual from a historical angle, to recapture its critical potential with respect to systems that defend the primacy of the wholeness over parts and that also attempt to perceive its limits by confronting it to a different conception, that of being a single among other singles. This thesis defends the character of the intrinsic relation of human being considered in its very singularity. Mankind does not enter into relation for this or that interest, as stated by the contractualist theory that has been often taken as the foundation of politics: he is himself, only by entering into relation and above all by letting himself carried by relations. He is then a "co-étant". This is finally the ultimate objective of this thesis: try to elaborate a "philosophy of co-étance" that is ethically and politically relevant

Abstract FR:

Qu'est-ce qui explique l'attrait actuel exercé par les droits de l'homme, l'Etat de droit, la société démocratique? Quelle est la vision qui sous-tend la modernité politique ? C'est cette représentation que ce travail tente de dégager et d'interroger : il s'agit de comprendre son émergence historique, de saisir sa valeur en même temps que ses limites, bref d'en proposer une "critique" sans pour autant remettre en cause l'idéal de liberté qu'elle contribue à alimenter. L'examen des diverses questions en rapport avec cette interrogation fondamentale, celle concernant l'antériorité du droit ou de l'Etat, ou celle des contours à donner à l'Etat de droit, ou encore celle du poids respectif du droit et de l'Etat dans toute organisation politique, implique qu'on discerne les sources anthropologiques des différents types d'organisation sociale. Un constat s'impose : nous sommes entrés dans "l'ère de l'individu" qui, jusque là, était aliéné, soumis à une conception totalisante, la modernité correspond au passage de "l'individu-sujet" au "sujet-individu". Nous nous sommes proposé de comprendre l'importance du concept d'individu dans une perspective historique, de ressaisir son potentiel critique par rapport à des systèmes attachés à défendre la primauté de la totalité sur les parties, mais aussi de tenter de percevoir ses limites en le confrontant à une conception différente, celle d'être un singulier parmi d'autres. La thèse défend le caractère de la relation intrinsèque de l'être humain considéré en sa singularité même. L'homme n'entre pas en relation pour tel ou tel intérêt, comme l'affirme la théorie contractualiste dont on a souvent voulu faire le fondement du politique : il n'est soi-même qu'en entrant en relation et, avant tout, en se laissant porter par des relations. Il est ainsi un " co-étant. " Tel est finalement l'objectif fondamental de cette thèse : tenter d'élaborer une " philosophie de la co-étance " qui soit éthiquement et politiquement pertinente.