Le Trueque argentin au prisme de la dette : une socioéconomie des pratiques monétaires et financières
Institution:
Paris 9Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This work questions the nature of money through the analysis of a complex set of local monetary systems located in Argentina (trueque). It is based on both the reconstitution of the history of the main national trueque networks (meso-level) and the observation of the monetary and financial practices of their participants, carried out through an ethnographic fieldwork (micro-level). These data suggest that money must be understood as a system of evaluation and settlement of debts. Such approach allows first to distinguish financial from monetary practices and to clarify their interdependences. Second, it puts the emphasis on the wide diversity of monetary practices (i. E. The material media of the means of settlement and evaluation of debts) and modalities of issuing the means of settlement. Therefore, money can participate to the reproduction of special organizations more or less centralized and to widely contrasted social relations (either violent or emancipating). Finally, to conceive money from debt begs the question of the access to the means of settlement of those who have been excluded from the fordist wage-labor nexus through the expansion of the so-called “informal economy
Abstract FR:
Cette thèse prolonge les réflexions des économistes institutionnalistes quant à la nature de la monnaie à partir de l’étude d’un ensemble de systèmes monétaires locaux en Argentine (trueque). Pour ce faire, elle prend appui sur une reconstitution de l’histoire des principaux réseaux de trueque d’ampleur nationale (niveau méso) ainsi que sur des observations de pratiques monétaires et financières de leurs participants, issues d’une enquête de terrain de type ethnographique (niveau micro). Ces données soulignent que la monnaie doit être appréhendée comme un système d’évaluation et de règlement des dettes. Une telle approche permet d’abord de distinguer les pratiques monétaires des pratiques financières et de préciser leurs interdépendances. Elle insiste également sur la diversité des pratiques monétaires (supports matériels des moyens de paiement et évaluation des dettes) et des modalités d’émission des moyens de paiement. Ce faisant, la monnaie est à même de participer à la reproduction d’organisations territoriales plus ou moins centralisées et de rapports sociaux très contrastés (tantôt violents, tantôt émancipateurs). Enfin, concevoir la monnaie à partir de la dette pose la question de l’accès aux moyens de paiement de la part de ceux qui ont été relayés aux marges du salariat à travers l’expansion de l’économie dite « informelle »