thesis

L’idéal démocratique à l'épreuve du modèle sinaïtique : le concept d'Alliance

Defense date:

Jan. 1, 2007

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Institution:

Paris 10

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Modern identity is defined by a democratic ideal in which the individual tends to become the source of each ethical value, as testified by the consecration of individual interest in the rise of the Human Rights thought. Such a process of secularization described by several sociologists implies that modernity defines itself against the past. With the concept of Alliance, we shall refute such a conception of modernity, according to which Moderns finally freed themselves from the alienation of traditional consciousness. In the very bosom of tradition takes place a "grinding" process between traditions, "spiritual blocks", Athens and Jerusalem, where one is used as reference against the other, following a pattern called by Rémi Brague "romanity", characterized by "cultural secondness", able both to take into account and, inextricably, to exclude. For Shmuel Trigano, this "appropriation of what is regarded as foreign" is nothing but a "negation of strangeness". Yet, strangeness being the very principle of the jewish idea of Alliance, it is the exclusion of the "Jew" that prevails in the consideration of the hebrew model. For us, what is at stake is to reassess those exclusions and appropriations. Since the roots of the democratic ideal are not exclusively greek, we have to reconsider this ideal in the light of the hebrew Alliance model, also known as sinaitic model. Though it has been a meaningful theoretical tool for such thinkers as Machiavelli, Hobbes and Spinoza, the Alliance elaborates another understanding of transcendance. Rehabilitating heteronomy is not aiming at giving some legitimacy to irrational commandments, but allows us to think a transcendantal act.

Abstract FR:

La conscience moderne se caractérise par un idéal démocratique où l'individu tend à devenir la source de toute valeur éthique comme en témoigne la sacralisation de l'intérêt individuel par la pensée des "droits de l'homme". Ce processus de sécularisation décrit par plusieurs sociologues sous-entend que le moderne se définit par contraste avec le passé. Avec le concept d'Alliance, nous réfuterons cette conception d'une modernité qui aurait fini par se libérer de l'aliénation d'une conscience traditionnelle. C'est au sein même de la tradition que se produit un "meulage" entre des traditions, des "masses spirituelles", Athènes et Jérusalem, où l'une sert de référence contre l'autre, selon un dispositif que Rémi Brague appelle la romanité, caractérisée par la secondarité culturelle, à la fois facteur de prise en compte et d'exclusion. Pour Shmuel Trigano, cette "appropriation de ce qui est perçu comme étranger" revient à une "négation de l'étrangeté". Or, l'étrangeté étant le principe même de la conception juive de l'Alliance, c'est l'exclusion du "Juif" qui prime dans la prise en compte du modèle hébraïque. Il s'agit pour nous de réévaluer ces prises en compte et ces exclusions. Les racines de l'idéal démocratique n'étant pas exclusivement grecques, il convient de le reconsidérerà la lumière du modèle de l'Alliance hébraïque que nous désignons comme modèle sinaïtique. Puissant outil théorique pour des penseurs tels que Machiavel, Hobbes et Spinoza, l'Alliance permet aussi d'élaborer une autre entente de la transcendance. Cette réhabilitation de l'hétéronomie ne cherche pas à réserver une place à des commandements irrationnels. Elle permet de penser un acte transcendant.