Philosophies de la Révélation : Rosenzweig et Levinas
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
If this work offers to articulate a reflexion on revelation it is because it seems to us that in this actual word that we often pretend to know or recognize remains a peculiarity - one at least, much more than one in fact - precisely linked to the questions that revelation raises. Indeed, revelation will be approached as one that raises questions, disturbs, surprises and overturns, as one that radically puts into question. That is to say, much more than a simple notion, a seizing definition or a fixed concept would. What does one say when revelation is said, thought or written ? What happens to thought itself when revelation comes to mind ? The arrival, from elsewhere precisely, from abroad, the descending, the sudden arrival of the Other and the worrying of the subject, is that what revelation reveals ? But then, what does it mean ? Does revelation say - or want to say - something ? Is it an address ? Is it in anyway thinkable ? How can we understand that Franz Rosenzweig in a somewhat surprising manner begins his interrogation on revelation with this sentence from the Song of songs :" Love is as strong as death "? In other words how are these links weaved with the problems - of love, death, the Other, the subject, the language - between Rosenzweig and Levinas whom, for his part and far from any assurance asks : " Shouldn't Revelation be thought as an awakening rather than as a given knowledge ?" Many questions, obviously sheltering an infinity of others, that we have tried to unfold, according to the traces of Levinas and Rosenzweig's work.
Abstract FR:
Si ce travail propose d'articuler une réflexion autour de la révélation, c'est parce que, nous semble-t-il, dans ce mot que nous croyons le plus souvent connaître ou reconnaître, reste une étrangeté - une au moins, bien plus d'une en vérité - non sans lien avec ce que pose précisément comme questions la révélation. En effet, la révélation sera abordée comme ce qui pose des questions, dérange, surprend et bouleverse, comme ce qui met en question en somme, bien davantage que comme une notion ou un concept fixe et figé une fois pour toutes, se laissant saisir dans et par une définition. Que disons-nous alors lorsque nous disons, pensons ou écrivons "la révélation" ? Qu'arrive-t-il à la pensée lorsque "révélation" vient à l'idée ? L'arrivée, précisément, la venue d'ailleurs, de l'étranger, la descente, le surgissement de l'Autre et l'inquiétude du sujet, serait-ce ceci que révèle la révélation ? Mais ceci alors, qu'est-ce que cela veut dire ? Est-ce que révélation justement veut - à l'intention de - dire quelque chose ? Est-ce une adresse ? Est-elle pensable ? Comment comprendre que Franz Rosenzweig, d'une manière de prime abord peut-être surprenante, entame son interrogation à propos de la révélation par cette belle phrase du Cantique des cantiques "L'amour est fort comme la mort" ? Comment les liens sont-ils tissés autour de ces problèmes - d'amour, de vie, de mort, de l'Autre, du sujet, de la langue et du langage. . . - entre Rosenzweig et Levinas qui, pour sa part, loin de toute certitude demande : "La Révélation, plutôt qu'un savoir reçu, n'est-elle pas à penser comme [cet] éveil ?" Autant de questions, en abritant bien évidemment une infinité d'autres, que nous avons tenté de déplier en nous mettant à suivre les traces de Levinas et de Rosenzweig.