thesis

Essai sur l'autoréférence en art : logique de la réflexion esthétique

Defense date:

Jan. 1, 1997

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Institution:

Paris 1

Disciplines:

Abstract EN:

Is the artist a liar, making up works to trifle with us, playing upon the reflections of the perceptible world ? It might be probable if he were referring to a fancied land. But this state of delusion is a conception that we do not observe, too restrictive considering all kinds of works of art in which the artist owns up to having done his work, interfering between it and its supposed denotation, so that the work becomes a relationship between the public and himself. This intervention grounds the artist's authority, hence his identity as an intermediary between instauration and awareness. So the work mentions the gobetween's reflexivity who uses it to know himself and to be recognized, giving his interlocutor clues to unlock his mind. Therefore the work includes itself and self-refers. So self-reference generates all kinds of splits, reversals and undecidabilities, analogous to self-referential logical paradoxes. From this analogy we can infer that these questions about the intelligibility of a work of art are -more than a symetrical view, or a self-inclusion in self-doubling, or a recurrence-, the correlatives of an artist's reflexion about his work and in it: the modus operatum exhibits its modus operans. As soon as the work is ostension it involves a reflexive process as a go-between. Its truth is in this logic of ambiguity and alternate inconsistency. Therefore its identity is refractory : it's both nowhere as it is splitted up into unwedged parts (veduta, encrusting, abysm), and everywhere because these variations are nothing but the play of work-truth which denies its ambiguousness while it self-asserts. This is a wit-sharpening ambiguity : a humoristic heuristic of free-thinking. Basically these refractions, or the self-reflexion of the work, don't mean tricks but the foundations of an intelligence immanent in the perceptible world.

Abstract FR:

L'artiste est-il un menteur qui joue des apparences du monde sensible pour donner vie au non-être ? Pour que cela ne fut douteux il eut fallu qu'il référat à un "monde" imaginé. Or, nous observons, à partir d'exemples tirés des beaux-arts ou des arts appliqués, la pauvreté d'une telle conception, car dans le rapport entre l'oeuvre et son référent supposé, l'artiste interfère de sorte que l'oeuvre devient une communication entre son public et lui-même. Par cette interpolation apparait l'autorité de l'artiste, donc son identité comme médiateur entre une instauration et une attention. L'oeuvre porte donc la reflexivité du médiateur qui s'en sert pour se connaître, se faire reconnaître en déliant l'esprit de son interlocuteur par des clés. Par conséquent l'oeuvre elle-même se met en abyme et réfère à elle-même. Dès lors l'autoréférence produit dans l'oeuvre un ensemble de dédoublements, d'inversions et d'indécidabilités analogues aux paradoxes autoréferentiels de la logique. Analogie d'où nous tirons que ces problèmes de l'intelligence d'une oeuvre sont, plus qu'un effet de symétrie, d'inclusion, de répétition, les corrélats d'une réflexion de l'artiste sur son oeuvre et en elle: le modus operatum livre son modus operans. Dès lors que l'oeuvre donne à voir elle se réflechit comme truchement. Et sa vérité est dans cette logique de l'ambiguité, de la réversibilité. Ainsi son identité est réfractaire : nulle part car éclatée dans toutes sortes de décalages (veduta, incrustation, abime), partout car ces déplacements sont le jeu d'une vérité de l'oeuvre qui dénonce son ambiguïté quand elle l'institue, ambiguïté formatrice: une maïeutique, par l'humour, du jugement libre. Plus fondamentalement encore, ces réfractions, ou réflexion de l'oeuvre par elle-même, signifient, plus qu'une amusette, la constitution et l'affirmation d'une intelligence immanente au monde sensible.