thesis

Lénine et l'actualité de la révolution : la traduction pratique du projet révolutionnaire

Defense date:

Jan. 1, 2010

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Institution:

Besançon

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

Lenin was the first to go as far as he did in the definition of what could be the practical means and conditions of a revolutionary transition toward socialism, defining it precisely in terms of practices, institutions and economic policy. Lenin affirms that, revolution becoming a question of actuality, it is necessary for socialism to go from a general and abstract perspective to a practical problem. He tried to show that capitalist development, with imperialism and war, created institutions that permitted a centralised control of an economy that was becoming more and more socialised. Socialist transition would start with a revolutionary takeover of these institutions that would permit to resolve the contradiction between private property and social production. For Lenin, hierarchical management was not a practical base for class relations but a technical necessity, so he thought it possible and necessary to use capitalist structure, once it is state controlled, for preparing the conditions of socialism. We think the main weakness of Lenin’s project was that it did not integrate a critique of political economy showing the necessity to oppose to capital a free association of producers that realises a democratic mode of direction. That’s why leninist political practice gave way to a statist transformation of capital and not to its destruction. Charged to direct a mode of production that remained antagonistic the bolshevik power soon became independent from the workers and realised by a specialised political apparatus. The politics of transition to socialism through state capitalism leads to a dictatorship that can’t realise workers emancipation but imposes the necessity of an industrialisation that reproduces separation between the producers and the means of production and also the orientation of production towards accumulation. We try to show how the results of Lenin’s conceptions relates to the limits of political action when it is not going hand in hand with the abolition of the class relations bases in production and especially of a hierarchical direction that realises capital impersonation in a ruling class. We conclude that a communist transition must replace a mode of cooperation directed by capital by one directed workers associating together, and resulting from their revolutionary self-activity. It must be based on practices of association developed without the mediation of capital or of the state and directed towards their replacement. It must be carried by a social revolution realising the hegemony of an acting and creative democracy of producers, imposing against capital, relations of a new and higher quality that men and women would implement between themselves and with nature, giving rise to an enrichment that would be the enrichment of human faculties

Abstract FR:

Lénine est le premier à s’efforcer de définir de façon aussi précise les modalités pratique d’un plan de transition révolutionnaire socialiste, en termes d’institutions et de politiques économiques déterminé. La révolution devenant concrètement d’actualité il est alors selon lui impératif de faire que le projet socialiste ne soit plus une perspective « générale et abstraite » mais une politique de transition « concrète et immédiatement pratique ». Le développement capitaliste, avec l’impérialisme et la guerre, crée selon Lénine des institutions permettant un contrôle centralisé d’une économie toujours plus socialisée. La transition socialiste s’ouvrirait par une prise révolutionnaire de ces institutions qui permettrait de résoudre la contradiction entre le mode privé de répartition et une production socialisée. Pour lui le mode hiérarchique de direction du travail, n'est pas un fondement concret des rapports de classe mais une nécessité technique, il pense donc possible et nécessaire d’utiliser, en achevant de les étatiser, les structures économiques et le mode de direction capitaliste de la production pour préparer les conditions du socialisme. C’est selon nous le défaut essentiel de son projet de transition, qui n’intègre donc pas une critique de l’économie politique montrant la nécessité d’opposer au capital une association des travailleurs qui mette en œuvre un mode démocratique de direction du travail. De ce fait la pratique politique léninienne aboutit à transformer le pouvoir du capital en l’étatisant plutôt que de réaliser sa destruction. En effet devant diriger un mode de production qui reste antagoniste, le pouvoir bolchévik ne peut que se séparer du prolétariat et se réaliser comme appareil politique spécialisé. La politique de transition par un capitalisme d’Etat conduit à une dictature, qui, plutôt que de réaliser l’émancipation du prolétariat, impose les impératifs d’une industrialisation qui reproduit la séparation entre les producteurs et les moyens de production ainsi que la recherche de l’accumulation. Nous voulons montrer dans une telle perspective comment les résultats des conceptions de Lénine éclairent les limites de l’action politique et la nécessité de l’accompagner d’une transformation sociale qui soit orientée vers l’abolition des fondements dans les rapports de production de tous rapports de classes et notamment des rapports hiérarchiques par lesquels s’exercent concrètement comme rapport social la domination du capital et se réalise sa personnification en une classe dirigeante. Nous en concluons qu’une transition communiste doit substituer à un mode de coopération dont l’impulsion vient du capital et est réalisé sous sa direction, une coopération entre les travailleurs qui soit le résultat conscient de leur propre activité révolutionnaire. Elle doit se fonder sur le développement de pratiques d’association se réalisant hors de la médiation du capital et de l’Etat et qui s’orientent vers leur remplacement. Elle doit être portée par une révolution sociale réalisant l’hégémonie de la démocratie créative et agissante des producteurs, imposant contre le capital l’épanouissement de rapports d’une qualité nouvelle que les hommes établiraient entre eux et avec la nature et qui favoriserait un enrichissement qui serait celui des facultés humaines