De la logistique à la linguistique Louis Couturat et le parcours de l'universalité
Institution:
Nancy 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The difficulty for any reading of Couturat's work lies in the almost total failure of definitions. Such a voluntary choice is justified in that what prompts interest is always prompted by how beings or subjects are, and not any alleged "essence" in them. Then, the aim of a philosopher is not to invent new "areas" of thought but to criticize already existing ones. The aim of an epistemologist is not to "predict" any possible sciences, an orientation that would only lead one to an overdrawn psychologism locked up in the "fictions" of invention. It is by no means question to talk about Couturat as a "positivist" or "pragmatist". On the contrary : when one "meditates" about "ready-made-sciences", one observes according to him some "neighbourhoods", some complements between Science and other "products" of reason. There is a "non-science" within science ; it remains as "hidden" behind the rigidity of calculus some operations from reason, some intuitive and deductive sequences. Norms are always found in such a Science, as well as qualities that join together with quantity. These "qualitive norms" ensure the real universality of science.
Abstract FR:
La difficulté à laquelle se confronte toute lecture de l'oeuvre de Couturat est l'absence presque totale de définitions. Ce choix volontaire est justifié par le fait que ce qui suscite l'intérêt est toujours le fonctionnement de tel être ou tel sujet, et non sa prétendue essence. Dès lors, l'objet du philosophe n'est pas d'inventer de nouvelles "régions" de la pensée mais de critiquer des pensées déjà existantes. L'objet de l'épistémologue n'est pas de "prévoir" des sciences possibles, orientation qui ne conduirait qu'à un psychologisme déficitaire enfermé dans les "fictions" de l'invention. Il ne s'agit nullement d'un Couturat "positiviste" ou "pragmatiste". Au contraire : lorsqu'on "médite" sur les "sciences faites", nous constatons selon lui des "voisinages", des complémentarités entre la Science et les autres "produits" de la raison. Il existe une "non-science" dans la science ; derrière la rigidité du calcul se "cachent" des opérations de la raison, des enchaînements intuitifs et déductifs. On trouve toujours des normes dans cette Science, des qualités qu se complètent avec la quantité. Ces "normes qualitatives" assurent réellement l'universalité de la science.